2000 Québécois pourraient être vaccinés dès la semaine prochaine, dit Christian Dubé

MONTRÉAL — Environ 2000 Québécois devraient recevoir les premières doses d’un vaccin contre la COVID-19 dès la semaine prochaine, a annoncé lundi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

En conférence de presse, le ministre a confirmé que quatre premières boîtes contenant un total d’environ 4000 doses devraient arriver au Québec la semaine prochaine. Ces doses seront distribuées dans des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de Montréal et de Québec.

Comme le vaccin nécessite deux doses pour être pleinement efficace, ce sont 2000 personnes qui devraient être inoculées.

Toujours selon Christian Dubé, le Québec devrait pouvoir vacciner jusqu’à 28 000 personnes d’ici le 4 janvier, puis jusqu’à 650 000 personnes au cours des trois premiers mois de 2021.

Ces prévisions dépendent cependant de l’homologation de Santé Canada pour le vaccin développé par BioNTech et Pfizer d’ici la semaine prochaine. Le vaccin développé par Moderna devrait à son tour arriver au Canada et au Québec au début de l’année 2021.

Le ministre s’est réjoui de partager cette «excellente nouvelle», mais a mis en garde la population contre «un faux sentiment de sécurité» qui pourrait entraîner un relâchement des mesures de prévention.

«Le vaccin ne guérit pas la COVID, il ne guérit pas les malades», a-t-il martelé en pointant la forte hausse du nombre de cas observés dans les dernières semaines.

Le ministre s’attend à ce que ces cas se traduisent en de nombreuses hospitalisations, ce qui l’a forcé à imposer un délestage dans le système de santé. Des centaines de rendez-vous médicaux et d’interventions chirurgicales vont devoir être annulés jusqu’à ce que la situation se stabilise.

À ce sujet, Christian Dubé soutient qu’il n’en tient qu’aux Québécois de renverser la tendance par leur comportement.

Les CHSLD d’abord

Quelques heures avant la conférence de presse, des détails sur les recommandations de la santé publique, appuyées sur celles du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), ont été transmis aux médias lors d’une séance de breffage technique sur l’opération de vaccination dans la province.

On y apprend que quatre critères ont été retenus pour établir la priorisation des personnes à recevoir le vaccin: l’âge, les maladies chroniques, la profession et le milieu de vie. Il s’agit de critères liés au risque de décès dus à la COVID-19.

À ces critères s’ajoute une liste de valeurs qui entrent dans l’équation: la bienfaisance, l’équité, la justice, la réciprocité et la non-maltraitance. On parle notamment des bienfaits d’inoculer une population ciblée ou encore d’équité entre les régions du Québec.

En conférence de presse, le ministre Christian Dubé a fait savoir que 20 sites de vaccination ont été identifiés pour les livraisons des doses du fabricant Pfizer. On parle d’un site par région administrative. Montréal aura droit à quatre sites et la Montérégie à deux sites.

C’est au sein de chacune des régions que la liste de priorité des personnes vaccinées sera établie en fonction des critères prévus.

Dans l’ordre, ce sont les résidants des CHSLD, les travailleurs du réseau de la santé, les personnes vivant dans des résidences pour personnes âgées, les résidants de communautés éloignées et isolées, puis les personnes âgées de 80 ans et plus suivies par les groupes d’âge décroissants de personnes qui présentent des facteurs de risque.

Ensuite, on procédera à la vaccination des travailleurs essentiels, des adultes de moins de 60 ans, des jeunes et des femmes enceintes. Ces dernières ne seront vaccinées que lorsque les données scientifiques seront plus précises sur les risques envers les fœtus.

Il est toutefois important de noter que plusieurs de ces sous-groupes prioritaires pourront être vaccinés en même temps. C’est-à-dire, par exemple, que le personnel d’un CHSLD sera vacciné en même temps que les patients.

D’après ce qu’a indiqué le Dr Richard Massé, la population générale va devoir prendre rendez-vous pour être immunisée lorsque le vaccin sera disponible à tous. Il faudra aussi respecter scrupuleusement la date de son rendez-vous de rappel afin d’assurer l’efficacité du vaccin.

Les autorités de la santé n’ont pas l’intention de rendre le vaccin obligatoire au Québec. On se contente d’encourager très fortement les Québécois à se faire vacciner.