71% des locataires du grand Longueuil ont vécu un problème de nuisance ou d’insalubrité

LONGUEUIL, Qc — À l’aube du 1erjuillet, alors que la période du déménagement approche à grand pas, une vaste enquête révèle que 71% des locataires du grand Longueuil ont vécu un problème de nuisance ou d’insalubrité dans les 12 derniers mois.

Selon la Coalition des organismes de l’agglomération de Longueuil pour le droit au logement, 23% de ces problèmes sont liés à la vermine (punaises de lit, coquerelles, fourmis, souris ou rats), et 13% ont à du chauffage insuffisant ou défectueux. De plus, 11% ont noté la présence de moisissures ou de champignons dans leur logement.

D’autre part, l’enquête indique également que 58% des répondants ont indiqué avoir au moins une problématique liée à la sécurité dans leur logement ou leur immeuble

«Nous espérons que cette enquête inédite et réalisée de manière rigoureuse, servira de référence en ce qui a trait aux enjeux en matière de logement et à leur priorisation sur le territoire pour les prochaines années», dit Guy Lévesque, coordonnateur à la Maison La Virevolte, un organisme d’aide et d’appui à la famille.

Un taux d’inoccupation très faible

Les données de cette enquête, à laquelle 1000 ménages locataires de l’agglomération de Longueuil ont répondu, préoccupe les acteurs du milieu, surtout dans le contexte où la Rive-Sud subit une crise du logement, avec un taux d’inoccupation global très bas.

Alors que le taux d’équilibre du marché locatif se situe à 3 %, la Ville de Longueuil affiche un taux d’inoccupation de 1,5 %,; il est à 1,9 % pour les autres villes du territoire (Brossard, Boucherville, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert).

«Nous constatons malheureusement que les villes semblent sous-estimer l’ampleur de la crise du logement qui fait rage actuellement et qui est aggravée par la crise de la COVID-19. Cela va compliquer la vie des locataires qui planifient un déménagement dans les prochaines semaines», affirme pour sa part Marco Monzon, directeur du Comité logement Rive-Sud.

Pour un grand chantier de développement

La Coalition des organismes de l’agglomération de Longueuil pour le droit au logement réclame, à la lumière de ces résultats, que l’Agglomération de Longueuil devienne sous peu le théâtre d’un grand chantier de développement de logements sociaux dans les années à venir pour augmenter l’offre aux ménages locataires

De plus, la Coalition souhaite que les conclusions de cette étude mènent à la création d’un comité multidisciplinaire réunissant l’ensemble des intervenants en matière de salubrité. «Pour sortir les gens des logements insalubres, nous estimons qu’il faut un minimum de 500 unités par année sur cinq ans sur le territoire de l’agglomération de Longueuil pour répondre à la pénurie de logement de qualité», répond Guy Lévesque.

Un travail de mobilisation des locataires sera entrepris dès l’automne prochain visant à développer et à mettre en œuvre un plan d’action pour les mal-logés.

Texte de l’Initiative de journalisme local