Adèle Sorella, cette femme de Laval reconnue coupable du meurtre de ses deux fillettes, en appelle de sa condamnation.
Ses procureurs ont déposé l’avis d’appel mercredi.
La femme de 53 ans a été reconnue coupable par un jury le 5 mars dernier du meurtre au deuxième degré de ses deux filles. Amanda, âgée de neuf ans, et Sabrina, âgée de huit ans, avaient été retrouvées mortes au domicile familial le 31 mars 2009.
Le jury avait donc rejeté sa défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Les avocats de Mme Sorella avaient fait témoigner des experts qui étaient d’avis qu’elle avait vraisemblablement vécu un épisode de dissociation le jour où les fillettes ont été retrouvées mortes. Mme Sorella, qui a témoigné pour sa défense, a répété au jury qu’elle n’avait presque pas de souvenirs de la journée du 31 mars 2009.
Pour faire annuler sa condamnation en appel, Mme Sorella invoque trois arguments: les verdicts de culpabilité sont «déraisonnables» et non appuyés sur la preuve, le rejet par le jury de la défense de non-responsabilité criminelle est tout aussi déraisonnable, et la juge Sophie Bourque a commis une erreur dans ses directives au jury, est-il écrit dans l’avis d’appel.
«Dans ses directives en droit au jury, la première juge a erré en ne définissant pas l’intention requise pour le meurtre par opposition à l’intention donnant ouverture à un verdict d’homicide involontaire coupable», soulignent les procureurs de la femme, Me Guy Poupart et Me Pierre Poupart.
Ils demandent donc à la Cour d’appel d’annuler les déclarations de culpabilité et de «rendre le verdict qui aurait dû être rendu, soit la non-responsabilité sur les deux chefs».
Mme Sorella est en détention depuis sa condamnation le 5 mars dernier.
Vendredi, ses avocats doivent néanmoins se présenter devant le tribunal pour présenter leurs observations sur la peine qui doit être imposée à Mme Sorella. Puisqu’elle a été condamnée pour meurtre au second degré, elle est automatiquement condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant au moins 10 ans. Les avocats débattront donc de la durée minimale de prison que devra purger la femme.
Il s’agissait du second procès d’Adèle Sorella. Au terme du premier, en 2013, elle avait été reconnue coupable du meurtre prémédité de ses enfants. Ce verdict avait été annulé en 2017 par la Cour d’appel. Elle avait ordonné un second procès, celui qui s’est terminé en mars.