SURREY, C.-B. — Plusieurs militantes néo-démocrates félicitent Jagmeet Singh d’avoir empêché le député Erin Weir de se présenter aux élections l’an prochain, mais le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) doit encore se battre pour tenter de maintenir le parti dans la course.
La lettre de soutien à M. Singh, signée par d’anciennes candidates et des organisatrices de haut rang, a été publiée sur Facebook alors que M. Singh s’apprêtait à rencontrer son caucus à Surrey, en Colombie-Britannique, mardi.
Les signataires estiment que la décision d’exclure le député Weir démontre que le chef comprend parfaitement son «obligation légale d’offrir un milieu de travail sécuritaire et sain», et qu’il a adopté cette position de principe «en dépit du risque politique». Ces femmes soutiennent que «c’est le genre de leadership» dont le parti a besoin en 2018.
Cette lettre d’appui contredit une autre lettre, signée par 67 anciens députés néo-démocrates fédéraux et provinciaux de la Saskatchewan, qui ont écrit aux députés actuels à Ottawa, la semaine dernière, en accusant M. Singh d’avoir ignoré, dans l’affaire Weir, la procédure établie.
M. Singh a suspendu le député de Regina du caucus en février, après que la députée Christine Moore a rapporté des allégations concernant la conduite de son collègue. Après une enquête indépendante qui a confirmé plusieurs allégations de harcèlement visant M. Weir, le chef du NPD l’a suspendu de façon permanente en mai. M. Singh a prévenu Erin Weir la semaine dernière qu’il ne reviendrait pas sur sa décision.
La controverse entourant le député Weir n’est pas la seule question épineuse qui préoccupe le leader depuis un an. Les partisans néo-démocrates s’inquiètent des résultats désastreux de la campagne de financement, mais aussi de l’efficacité de M. Singh dans son rôle de chef du NPD.
Karl Bélanger, un ancien directeur national du parti, a soutenu mardi que M. Singh devait trouver un moyen de renverser la vapeur avant les élections d’octobre 2019, parce qu’ultimement, c’est le chef qui est responsable. «Les conditions fixées par le parti avant son arrivée ne sont pas idéales, mais c’est lui qui est le chef maintenant, il va devoir attraper le ballon et courir», a estimé M. Bélanger, qui a notamment oeuvré auprès de Jack Layton et de Thomas Mulcair.
Selon lui, le NPD aura du mal à faire campagne s’il n’est pas en mesure de récolter plus d’argent auprès des militants. «Cela réduit la capacité à faire de la publicité, à organiser des événements à travers le pays et à embaucher du personnel et des organisateurs sur le terrain.»
L’ancien attaché de presse Farouk Karim est d’accord pour dire que l’année passée avec M. Singh à la barre du parti a été «pour le moins» difficile. «Ce qui est important pour le chef, en ce moment, c’est de présenter un plan stratégique et une vision qui seront acceptés par l’ensemble du parti en vue des élections de 2019», a-t-il estimé. «Un an, ça peut paraître long, mais ça ne l’est pas: nous entrons en fait dans le sprint final.»