ALÉNA: Trudeau a deux poids, deux mesures, critique Lisée

LONGUEUIL, Qc — Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, trouve que «ça n’a pas de bon sens» que Justin Trudeau se dise «intraitable» sur la question du mécanisme de règlement des différends tout en se montrant selon lui «flexible» sur celle de la gestion de l’offre.

Au détour d’une question sur l’agriculture, jeudi, il a servi une volée de bois vert au premier ministre canadien, lequel a prévenu que le maintien du chapitre 19 était une condition sine qua non à l’adhésion d’Ottawa au nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Il a soutenu que si Justin Trudeau était «intraitable sur l’arbitrage et flexible sur la gestion de l’offre», il devait se «tenir pour dit» que «s’il est flexible sur nos intérêts, les Québécois seront intraitables à l’élection fédérale de 2019».

Le leader péquiste a du même souffle accusé l’équipe de négociateurs du gouvernement canadien d’être «en train de décider à quelle sauce le Québec sera mangé» à la table de négociations.

Au cours d’un entretien avec une station de radio d’Edmonton, mercredi, le premier ministre Trudeau a déclaré que le Canada ne céderait pas un pouce à la volonté de Donald Trump de supprimer les comités de règlement des différends du chapitre 19 de l’ALÉNA.

Ce chapitre permet aux entreprises de soumettre leurs différends à des arbitres indépendants, ce que le président des États-Unis considère comme une violation de la souveraineté américaine.

«Nous devons conserver le règlement des différends du chapitre 19 parce que cela garantit que les règles sont vraiment respectées. Et nous savons que nous avons un président qui ne suit pas toujours les règles telles qu’elles sont présentées», a affirmé M. Trudeau.