Anciens Combattants: le ministère pourrait ne conserver que le tiers des temporaires

OTTAWA — Le gouvernement fédéral a accepté de ne prolonger les contrats que du tiers des employés temporaires engagés pour régler le retard dans l’examen des réclamations d’anciens combattants blessés ou malades.

Pourtant, le ministère doit encore étudier près de 34 000 demandes toujours en attente. Des représentants soulignent que ce retard s’accroîtra si un plus grand nombre d’employés ne demeurent pas en poste au terme de leur actuel contrat, en mars.

Le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, dit que le gouvernement n’abandonne pas l’idée de garder plus de personnel temporaire afin de combler le retard.

Même si la demande de personnel a été soulevée au printemps dernier, M. MacAulay dit qu’il faudra patienter jusqu’au prochain budget fédéral avant d’injecter de nouvelles sommes.

«Je ne peux pas dire ce qui sera dans le budget parce que n’est pas approprié, a déclaré le ministre devant le comité permanent sur les Anciens Combattants. Mais je peux dire que nous demanderons des fonds additionnels afin que nous puissions continuer à rattraper notre retard.»

Le ministère avait prévenu en mai qu’il avait déjà commencé à perdre certains de ses 500 employés temporaires. Une décision hâtive de prolonger les contrats pourrait convaincre les autres de rester.

Ce retard dans l’examen des demandes de prestations est une source de frustration, de colère et de souffrance au sein de la communauté des anciens combattants. Plusieurs d’entre eux sont malades ou blessés et doivent attendre pendant des mois, voire des années, pour obtenir de l’aide financière ou médicale.

Le gouvernement fédéral avait investi 20 millions $ en 2018 pour engager plusieurs dizaines d’employés temporaires afin d’accélérer l’examen des demandes. La mesure n’avait pourtant pas réussi à combler ce retard. Celui-ci est passé de 29 000 demandes en décembre 2017 à 49 000 en mars 2020.

Ce n’est qu’après un nouvel investissement de 192 millions $ en juin 2020 que la situation a commencé à s’améliorer. Cette somme avait permis de garder les employés temporaires et d’en embaucher des centaines d’autres pour un total de 560.

Cameron McNeill, un porte-parole de M. MacAulay, a indiqué la semaine dernière qu’il ne restait plus que 34 000 demandes provenant de plus de 25 000 anciens combattants à la fin de décembre.

Le ministère a dû récemment admettre au député conservateur Frank Caputo, que le temps d’attente pour chaque demandeur était en moyenne de 40 semaines.

Et ce retard risque de s’accumuler si seulement 168 des 560 employés temporaires sont maintenus à leur poste à la fin de mars.

Selon les données remises à M. Caputo, le nombre de demandes non examinées pourrait chuter à 26 600 d’ici la fin de mars. Toutefois, il risque de remonter à 36 500 d’ici la fin de l’année à moins que le gouvernement n’accepte de nouvelles embauches.

«Si on nous donne plus de ressources, cela nous permettra de nous occuper de ce retard et de le combler, a dit le sous-ministre aux Anciens combattants, Paul Ledwell, aux membres du comité permanent, la semaine dernière. Mais, nous n’avons pas reçu de confirmation voulant que nous ayons plus de ressources. Nous ne le saurons qu’au cours du processus budgétaire.»