Andrew Scheer se dirige à Londres pour vendre sa proposition de libre-échange

OTTAWA — Le chef conservateur Andrew Scheer sera de passage à Londres dans les prochains jours afin de préparer le terrain pour sa promesse de négocier une entente de libre-échange entre le Royaume-Uni et le Canada s’il est élu premier ministre en 2019.

M. Scheer profitera de ce voyage de quatre jours pour «bâtir des relations» avec le gouvernement britannique conservateur et faire la promotion de l’idée d’une entente de libre-échange entre les deux pays.

Le Canada a conclu une entente de libre-échange avec l’Union européenne, mais celle-ci ne couvrira plus le Royaume-Uni, qui a entamé le processus pour se retirer du bloc de 28 pays.

M. Scheer commencera sa tournée britannique mardi, alors qu’il rencontrera le secrétaire d’État des Affaires étrangères, Boris Johnson. Il s’entretiendra aussi avec Sajid Javid, le secrétaire d’État aux Communautés et au Gouvernement local, Liam Fox, secrétaire d’État pour le commerce international, et Guto Bebb, qui est responsable de l’approvisionnement de la défense.

Il pourrait aussi rencontrer la première ministre britannique, Theresa May, mais cet entretien n’est pas encore confirmé.

Par ailleurs, le chef conservateur participera vendredi à une table ronde avec des dirigeants d’affaires, qui est organisée par la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni.

Ce voyage a lieu alors que le président américain Donald Trump vient d’annoncer une autre mesure protectionniste, menaçant d’imposer des tarifs douaniers de 25 et 10 pour cent sur les importations d’acier et d’aluminium, respectivement. M. Trump a laissé entendre lundi que la mise en vigueur de cette mesure pourrait être abandonnée s’il y avait un dénouement favorable aux États-Unis dans les négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Jake Enwright, le porte-parole de M. Scheer, a expliqué qu’il était logique de conclure une entente avec le Royaume-Uni, étant donné que le Canada profiterait ainsi «du changement générationnel» qui a lieu au Royaume-Uni dans le cadre de sa sortie de l’UE, mais aussi parce que le Canada a besoin de se défaire de sa dépendance commerciale envers les États-Unis.

«C’est important pour nous de démontrer aux Canadiens que nous avons un meilleur plan pour combattre les politiques protectionnistes des États-Unis», a expliqué M. Enwright.

«Ce n’est tout simplement pas suffisant de critiquer. Nous devons proposer des idées sur la table et en voilà une.»

Andrew Scheer avait annoncé son intention de proposer un tel accord commercial il y a un mois, lors d’un discours à la Conférence Manning à Ottawa.

Dans son allocution, il avait souligné la nécessité de poser des gestes «audacieux» pour diversifier les relations commerciales du Canada.

«Et je crois que nous devrions d’abord regarder nos cousins de l’autre côté de l’océan, qui eux-mêmes sont dans une période de changement générationnel et d’indépendance nouvelle», avait-il déclaré.