Anglade: L’environnement doit être la question de l’urne aux élections de 2022

QUÉBEC — Le Parti libéral du Québec (PLQ) est en train de se redéfinir, de revoir les contours de son identité, mais il a déjà trouvé sa couleur: le vert.

La question de l’environnement doit être la question de l’urne, à l’occasion des élections générales d’octobre 2022, selon la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, qui se montre déterminée à en faire un véritable projet de société au cœur de son programme politique.

Non seulement la lutte aux changements climatiques, axée sur le développement de la filière de l’hydrogène vert, doit-elle devenir l’élément central du programme du PLQ, mais elle doit surtout constituer l’élément-clé de la prochaine campagne électorale, celui qui déterminera lequel des partis formera le prochain gouvernement, selon Mme Anglade.

«Je le souhaite que ce soit l’enjeu des prochaines élections», a-t-elle commenté, samedi matin, en point de presse, en marge du 34e congrès de son parti, qui réunit tout le week-end quelques centaines de militants au Centre des congrès de Québec, en vue de jeter les bases de la prochaine plateforme électorale du PLQ.

Cet enjeu doit transcender tous les autres, selon la cheffe de l’opposition officielle, qui en fait «la priorité des priorités, au-dessus de tout».

Il apparaît clair que ce sera d’abord sur ce plan que la cheffe libérale cherchera à se démarquer du gouvernement et de la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui, selon elle, n’est pas crédible en matière de lutte aux changements climatiques, en proposant une vision tirée «du 20e siècle».

Elle estime que «c’est assez clair que la CAQ a décidé que ce ne sera pas pour eux un enjeu fondamental».

Vendredi soir, dans son discours d’ouverture du congrès, Mme Anglade a longuement insisté sur l’importance qu’elle entend accorder à son projet ÉCO, si elle prend le pouvoir l’an prochain. Elle veut nationaliser la production de l’hydrogène vert, produit par l’électrolyse de l’eau, et en faire le «pilier» de sa vision énergétique.

Mme Anglade a convenu que l’hydrogène vert, une notion plutôt abstraite aux yeux du grand public, pouvait paraître un projet «difficile à concevoir» pour monsieur et madame tout le monde, nécessitant un effort de pédagogie et de communication.

Elle a tenté de vulgariser le tout en affirmant qu’il s’agit «d’une forme d’énergie que tu peux mettre dans un train, que tu peux mettre dans un avion, que tu peux mettre dans un bateau et qui va remplacer une énergie qui est polluante aujourd’hui». 

Plus de la moitié (55%) de l’énergie consommée au Québec provient des hydrocarbures, a-t-elle rappelé, en ajoutant qu’une des solutions à privilégier pour changer cela réside dans l’hydrogène vert, une source d’énergie «au potentiel extraordinaire».

«L’économie et l’écologie doivent ne faire qu’un», a plaidé la cheffe libérale, qui veut aussi augmenter les redevances imposées à l’utilisation de l’eau.

La réduction des gaz a effet de serre a retenu l’attention des militants libéraux, qui ont choisi d’adopter une cible  «plus ambitieuse» pouvant aller jusqu’à 45% sous le seuil de 1990, d’ici 2030. La cible du gouvernement Legault est de 37,5%, tandis que celle de Québec solidaire est fixée à 55%.

Un parti à redéfinir

À la suite des critiques formulées récemment en coulisses par des militants et des membres du caucus de son parti, elle a convenu que sous sa gouverne le PLQ était en pleine «redéfinition».

Elle n’a pas caché qu’elle souhaitait imposer à sa formation, au plus bas dans les sondages d’opinion, un «virage important», en se disant consciente qu’un tel changement de cap pouvait heurter certaines sensibilités. 

Il reste à savoir si la base militante et le caucus vont adhérer aux idées, à la vision et au style de leadership de Mme Anglade, en poste depuis 18 mois.

Les députés présents au congrès ont quant à eux dit apprécier la tournure des événements.

L’ancien chef par intérim et député Pierre Arcand a estimé que le discours de la cheffe de vendredi soir «était très motivant». Selon lui, les militants ont adhéré avec «enthousiasme» à la proposition de la cheffe sur l’hydrogène vert.

Les militants sont sortis «crinqués» de la salle après le discours, a commenté la députée Lise Thériault, qualifiant les idées de la cheffe d’«audacieuses».

La députée Christine St-Pierre a dit avoir «adoré» le discours de la cheffe, une leader qui a beaucoup de «charisme» et qui saura démontrer que le PLQ est le parti «des grands projets» au cours de la prochaine campagne électorale.