MONTRÉAL — Après s’être entendue avec Québec sur des mesures de protection liées au coronavirus, la FIQ espère entamer «dans les prochaines heures» des négociations pour obtenir une «prime COVID-19».
«Il n’y a pas de hourra! C’est minimal. Je n’ai pas de fierté à avoir négocié ça»; ça aurait dû être accordé avant, compte tenu du contexte du coronavirus, a commenté en entrevue mardi Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé.
La FIQ, qui représente 76 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins, avait fait savoir, dans la nuit de lundi à mardi, que son entente avec Québec avait finalement été signée pour ce qui est des mesures de protection liées au coronavirus.
Le 26 mars, la FIQ avait déjà annoncé avoir réalisé des premiers gains dans ses discussions avec Québec, notamment quant au retrait des professionnelles en soins qui sont enceintes ou immunosupprimées face au risque du coronavirus.
D’autres clauses négociées touchent les uniformes.
D’autres concernent le maintien de certaines primes lorsqu’une professionnelle en soins est déplacée d’un département à l’autre.
Cette entente vient finalement d’être signée. D’autres mesures y ont été ajoutées depuis, touchant par exemple des allocations pour les repas et les services de garde.
«C’était une première étape. Ça a pris beaucoup de temps», a résumé Mme Bédard.
L’organisation syndicale s’attelle maintenant à négocier une rémunération additionnelle pour le risque accru au travail à cause du coronavirus, une sorte de «prime COVID-19».
Mme Bédard souligne que depuis l’arrêté ministériel dans la santé, plusieurs professionnelles en soins ont vu leur horaire modifié, ont été déplacées de «centre d’activité», en plus de subir une pression énorme au travail. Elles sont au front.
Le gouvernement, plaide-t-elle, doit donc «aller un peu plus loin» que les encouragements verbaux. «J’aimerais m’asseoir avec le gouvernement pour que le message soit un peu plus fort. Ça ne peut pas être juste des mots, dans ce contexte-là.»
À Sainte-Justine
De son côté, le CHU Sainte-Justine va retirer les travailleuses enceintes avec pleine rémunération. Les personnes immunosupprimées présentant un billet du médecin et celles âgées de 70 ans et plus qui en font la demande seront aussi retirées, a rapporté la CSN, qui y représente des employés.
Là aussi, les syndicats tentent actuellement de convenir de mesures d’urgence à mettre en place immédiatement pour faire face à la crise de la COVID-19.