SAINT-JEAN, T.-N.-L. — La présidente de l’Université Memorial de Terre-Neuve-et-Labrador s’excuse pour le mal qu’elle a pu causer en revendiquant une ascendance autochtone.
Dans une déclaration transmise lundi, Vianne Timmons a annoncé qu’elle se retirait temporairement de ses fonctions pendant que le conseil d’administration de l’établissement réfléchira aux prochaines étapes par le biais d’une table ronde dirigée par des Autochtones.
«Bien que j’aie précisé que je ne suis pas Mi’kmaq et que je ne revendique pas une identité autochtone, des questions sur mes intentions d’identifier mon ascendance autochtone et à savoir si j’ai bénéficié du partage de ma compréhension de l’histoire de ma famille ont suscité des conversations importantes sur et au-delà de notre campus», a indiqué Mme Timmons.
Une enquête publiée la semaine dernière par CBC News a soulevé des questions sur les affirmations de Mme Timmons selon lesquelles l’arrière-arrière-grand-mère de son père était Mi’kmaq.
Un jour avant la publication de l’histoire, Mme Timmons a transmis une déclaration avec le titre: «L’identité autochtone est complexe».
«Je ne suis pas Mi’kmaq. Je ne suis pas Autochtone. Je n’ai pas grandi dans une communauté autochtone», a-t-elle écrit.
«Ma famille, par l’intermédiaire de mon père, est d’ascendance et d’héritage Mi’kmaq. C’est une distinction que j’ai pris soin de faire, car c’est une distinction importante.»
Mais pendant plusieurs années, elle a inscrit son appartenance à une Première Nation Mi’kmaq non reconnue en Nouvelle-Écosse, Bras d’Or, dans ses références professionnelles. L’adhésion est incluse dans une annonce de décembre 2018 d’Ottawa selon laquelle Mme Timmons siégerait à un conseil consultatif indépendant pour les nominations au Sénat.
En 2019, Vianne Timmons avait accepté un prix d’Indspire, un organisme de bienfaisance national dirigé par des Autochtones célébrant l’éducation et la réussite des Autochtones. Le site web d’Indspire indique qu’elle s’est battue pour «autochtoniser» l’Université de Regina, où elle était présidente et vice-chancelière avant le début de son mandat à l’Université Memorial en avril 2020. Il indique également qu’elle a joué un rôle clé dans le rétablissement de l’Université des Premières Nations à Regina après une crise financière qui a frappé l’école en 2010.
L’Université Memorial a publié une copie de son curriculum vitae quelques heures après la publication de l’enquête de CBC News. Il n’indiquait pas l’appartenance à Bras d’Or.
Mme Timmons a expliqué que son père avait appris à avoir honte de son histoire autochtone, précisant qu’elle avait fait part de son histoire dans un esprit de réconciliation et de respect pour les peuples autochtones.
L’université dit que Vianne Timmons est en congé volontaire payé de six semaines.
Le conseil d’administration de Memorial a déclaré lundi qu’il avait formé une table ronde de dirigeants autochtones pour examiner les revendications de Mme Timmons sur son héritage Mi’kmaq et fournir des conseils.
«Bien que notre compréhension initiale était que la présidente Timmons n’avait pas revendiqué l’identité autochtone, nous avons reçu beaucoup de commentaires de la communauté», a indiqué le conseil.
«Nous avons reçu des questions importantes sur les actions de la présidente, et nous pensons que nous avons une responsabilité envers les peuples autochtones et un devoir fiduciaire en tant que conseil d’administration pour approfondir ces questions.»