MONTRÉAL — Josée Milot, la femme arrêtée jeudi pour avoir laissé un bébé sans surveillance dans un appartement qui a pris feu à Montréal, fait face à trois chefs d’accusation.
La femme de 49 ans a comparu pour la première fois vendredi après-midi devant la juge Mélanie Hébert de la Cour du Québec, au palais de justice de Montréal. Sa comparution s’est faite par visio-conférence depuis le centre de détention de Rivière-des-Prairies.
Celle qui agissait comme gardienne temporaire du bébé a été accusée d’abandon d’enfant, d’avoir omis de fournir les nécessités de la vie à l’enfant et de négligence criminelle causant un incendie.
Semblant nerveuse tout au long de sa comparution, elle a plaidé non coupable vendredi.
Le bébé d’environ un an n’a heureusement pas été blessé, grâce à l’intervention rapide de policiers qui se trouvaient à proximité, pour intervenir auprès d’un homme en détresse psychologique, barricadé chez lui.
La Couronne s’est opposée à sa remise en liberté «compte tenu de la gravité des infractions et compte tenu aussi que Mme Milot a plusieurs causes pendantes et de nombreux antécédents de bris de condition», a expliqué la procureure de la Couronne, Roxane Laporte.
Selon les premiers éléments d’enquête policière, elle avait mis quelque chose au feu sur la cuisinière et avait ensuite quitté le logement.
La dame a fait face dans le passé à plusieurs accusations criminelles, notamment pour des infractions liées aux drogues.
«C’est quelqu’un qui n’a pas eu un parcours facile, qui vient d’un milieu défavorisé et qui a des problèmes de consommation», a déclaré peu après sa comparution son avocat Antonio Cabral, qui la représente depuis environ 10 ans. La femme avait entrepris des thérapies à plus d’une reprise, a-t-il ajouté.
«Elle avait l’air un peu choquée par tous les événements qui se sont produits», a-t-il aussi confié, sans pouvoir en dire plus long sur son état.
Selon Me Cabral, elle pourrait écoper d’au moins cinq ans de prison uniquement pour l’accusation de négligence criminelle causant un incendie.
Lors du sauvetage du bébé, huit policiers ont été incommodés par la dense fumée dans l’immeuble en flammes et quatre d’entre eux ont dû être conduits à l’hôpital. Les agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui sont intervenus n’étaient munis d’aucun appareil respiratoire.
La mère de l’enfant a expliqué en entrevue à Cogeco Nouvelles qu’elle se trouvait en voyage de courte durée à Toronto.
Mme Milot sera de retour en cour mardi pour son enquête de remise en liberté. Elle demeure détenue dans l’intervalle.