Biffer le mot femme: si c’était à refaire, le PLQ ne déposerait pas l’amendement

QUÉBEC — L’opposition libérale fait son mea culpa, après avoir voulu biffer le mot «femme» dans un projet de loi.

La semaine dernière, à l’étude du projet de loi 12 sur la réforme du droit de la famille, le député libéral André Albert Morin avait tenté de faire remplacer le terme «femme porteuse» par «personne porteuse», afin d’être plus inclusif, en fonction des nouvelles réalités de genre.

Or le texte du projet de loi mentionne déjà les termes «femme ou personne porteuse» à plusieurs reprises. L’amendement du PLQ a été rejeté.

En mêlée de presse mardi matin, le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, a expliqué que la décision de déposer cet amendement avait été prise par tous les élus libéraux en caucus, mais il a reconnu que l’opinion publique l’avait désapprouvée avec vigueur.

«L’objectif était uniquement d’uniformiser (le texte législatif), mais à la vue de ce que cela a créé comme tollé, si c’était à refaire, on ne le déposerait pas cet amendement.»

M. Tanguay a assuré que son parti ne voulait pas attenter à l’égalité homme-femme.

C’est pourtant ce qu’a dénoncé l’ancienne présidente du Conseil du statut de la femme et ex-députée libérale Christiane Pelchat.

Dans une entrevue au Journal de Québec, elle a vu dans l’amendement proposé par les libéraux un recul pour le droit des femmes. 

Elle a rappelé qu’il a fallu 400 à 500 ans avant que les femmes soient visibles dans les lois et les politiques publiques et qu’il ne faudrait pas faire marche arrière.

Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, qui pilote la réforme du droit de la famille, a même forcé les libéraux à faire leur acte de contrition en Chambre.

À la suite de la controverse sur l’amendement la semaine dernière, il a déposé une motion adoptée à l’unanimité qui rappelle que les femmes… sont des femmes.

Le libellé rappelle que les femmes «donnent naissance par le biais d’un accouchement» et que l’Assemblée réitère l’importance de conserver le mot «femme» dans les lois québécoises.

Enfin, l’Assemblée «rejette toute tentative d’invisibiliser les femmes du corpus législatif québécois», peut-on lire.

Même le député André Albert Morin a voté en faveur, ainsi que Jennifer Maccarone, la porte-parole libérale pour la communauté 2SLGBTQIA+.

Rappelons que le projet de loi 12 est une réforme qui porte sur plusieurs enjeux relatifs au droit de la famille.

Il touche notamment à la question de la filiation. Il vise aussi à mieux protéger les enfants nés à la suite d’une agression sexuelle et les personnes victimes de cette agression. Il concerne également les droits des mères porteuses et les enfants issus d’un projet de grossesse pour autrui.

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