QUÉBEC — La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, s’attend à ce que son homologue fédérale «rassure» les Québécois qui souhaitent se rendre en Chine et qui doivent aller faire prélever leurs empreintes digitales à Montréal.
La Chine a récemment annoncé qu’à partir du 1er janvier 2019, tous les Canadiens âgés de 14 à 70 ans désirant se déplacer en sol chinois devront obligatoirement faire prélever leurs empreintes digitales dans un centre de demande de visa.
Cette nouvelle exigence oblige donc les Québécois — et les Néo-Brunswickois de surcroît — à se rendre au Centre de service de demande de visa chinois à Montréal, peu importe d’où ils viennent dans la province.
En cette période de l’année où les forfaits pour la Chine sont populaires, plusieurs agences de voyages se sont plaintes dans les médias; courroucés, des clients menacent désormais d’annuler leur voyage.
«Je peux comprendre l’inquiétude des voyageurs québécois, je les comprends, a déclaré la ministre Proulx en entrevue avec La Presse canadienne. On a des conversations avec mon homologue fédérale, Mélanie Joly.
«On va être en mesure, j’imagine, au cours des prochains jours, d’avoir davantage d’informations qui vont émaner du fédéral, de la part de Mme Joly, qui va pouvoir rassurer tous les voyageurs canadiens», a-t-elle ajouté.
Selon Mme Proulx, «ce sujet-là va être discuté de façon beaucoup plus approfondie entre la Chine et le Canada dans les prochains jours».
Reconnaissant un contexte difficile en raison des tensions diplomatiques entre le Canada et la Chine, Caroline Proulx a déclaré qu’il y avait en ce moment «beaucoup de discussions entre la Chine, le Canada et le Québec», sans préciser le rôle joué par le Québec.
Sa collègue, la ministre québécoise des Relations internationales Nadine Girault, n’a pas retourné les appels de La Presse canadienne, jeudi. La veille, elle avait aussi esquivé les questions des journalistes.
Le fédéral impuissant
Lorsqu’interpellé au sujet de la nouvelle exigence de la Chine, le bureau de la ministre Joly a d’abord redirigé La Presse canadienne vers le cabinet du ministre fédéral de l’Immigration, Ahmed Hussen.
Son attaché de presse, Mathieu Genest, a indiqué que le ministre n’aborderait pas les politiques de visa des autres pays. «Ce sont des politiques de la Chine», a-t-il tranché.
Plus tard, l’attaché de presse de Mme Joly, Jérémy Ghio, a affirmé dans un courriel que la ministre est consciente des préoccupations des voyageurs canadiens. «Nous sommes en constante communication avec tous nos partenaires, notamment avec la Chine et le Québec», a-t-il déclaré.
Il n’a pas confirmé l’information avancée par Mme Proulx, selon laquelle le Canada et la Chine se préparaient à discuter spécifiquement de cet enjeu, de façon «beaucoup plus approfondie».
Prélever les empreintes digitales des voyageurs nécessitant un visa d’entrée n’est pas exceptionnel, puisque plusieurs pays l’imposent déjà, notamment le Canada, les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et le Royaume-Uni.
Notez que les États-Unis prennent aussi les empreintes digitales de certains visiteurs étrangers lors de l’entrée sur le territoire américain.