OTTAWA — Les récentes visites consulaires virtuelles à Michael Kovrig et Michael Spavor auraient dû avoir lieu beaucoup plus tôt, soutient le porte-parole conservateur en affaires étrangères, Michael Chong.
Le député rejette la position du gouvernement chinois qui dit ne pas pouvoir autoriser les visites en personne des diplomates à cause de la COVID-19.
«La COVID-19 est une excuse qui ne tient pas, affirme M. Chong. L’économique de la Chine est grandement rouverte. Les visites en personnes auraient dû se dérouler il y a un bon moment tout en respectant la distanciation physique.»
MM. Kovrig et Spavor sont détenus en Chine depuis décembre 2018 dans ce qui est largement considéré comme des représailles contre le Canada à la suite de l’arrestation de la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou, à la demande des États-Unis.
L’ambassadeur canadien en Chine, Dominic Barton, a pu vendredi parler par internet avec M. Spavor et avec M. Kovrig, le lendemain.
C’était la première fois que des diplomates canadiens pouvaient parler avec les deux hommes depuis le mois de janvier.
«Il n’y a aucune raison pour empêcher les visites virtuelles, même au plus fort de la pandémie, dit un ancien ambassadeur canadien en Chine, David Mulroney. Rien ne justifie qu’on ait refusé ces visites après la fin du confinement en Chine au cours de l’été. Ce n’est qu’un comportement cruel. La Chine s’attend qu’on leur soit reconnaissant quand elle va donner un peu d’accès. On ne doit pas tomber dans ce piège.»
Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a fait pression sur son collègue Wang Yi lorsque les deux hommes se sont croisés à Rome, en août.
M. Chong reproche au gouvernement canadien de manquer de cohérence. Il souhaite que le Canada impose des sanctions ciblées contre les responsables de l’emprisonnement des deux hommes.
Il dit voir des signes que le gouvernement est en train d’adopter une position plus ferme, citant les discours plus tranchants du ministre de la Défense Harjit Sajjan et de l’ambassadeur canadien à l’ONU, Bob Rae.
«Le gouvernement libéral réagit enfin aux pressions que les conservateurs ont exercées sur lui», a lancé le député ontarien.