CHSLD: Legault veut combler la pénurie de personnel d’ici l’automne

QUÉBEC — Le gouvernement Legault s’impose un défi de taille: ne plus entendre parler de pénurie de personnel dans les CHSLD d’ici l’automne.

Le manque criant d’employés, principalement des préposés aux bénéficiaires, est un problème chronique dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).

Le phénomène date de plusieurs années et le gouvernement actuel n’est pas le premier à vouloir s’y attaquer.

L’automne pourrait ramener, selon certains experts, une deuxième vague de COVID-19 et le gouvernement Legault veut s’assurer que la situation actuelle de pénurie ne soit plus qu’un mauvais souvenir.

Depuis le début de la pandémie, en mars, le gouvernement, qui a même dû recourir à l’armée canadienne, se démène par tous les moyens pour trouver du personnel soignant dans les CHSLD.

On calcule que 10 000 personnes manquaient à l’appel dans ces établissements pour personnes âgées, avant même le début de la crise sanitaire.

«C’est l’héritage libéral», a commenté le premier ministre François Legault, mardi.

La pénurie de personnel a d’ailleurs été identifiée par lui comme «le plus grand problème qu’on a vécu au cours des deux derniers mois».

Questionné par la chef parlementaire de Québec solidaire, Manon Massé, sur les erreurs commises dans la gestion de la crise sanitaire, le premier ministre a admis que c’était là où son gouvernement avait failli, que c’était ce qu’il avait «fait de pas correct».

Mais le gouvernement entend bien «régler le problème rapidement», a promis le premier ministre, durant la période de questions à l’Assemblée nationale.

«Il faut que ce soit réglé pour l’automne», a renchéri la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, qui se dit bien déterminée à recruter à court terme les milliers d’employés requis.

Pour y arriver, Québec veut notamment améliorer sensiblement la rémunération des préposés aux bénéficiaires. Les négociations sont en cours avec les syndicats.

Le manque de personnel a fait en sorte que des préposés ont dû travailler dans plusieurs établissements, une pratique qui a contribué à répandre le virus.

Même si Québec a tenté d’éliminer cette pratique risquée, elle continue d’avoir cours dans certains établissements.

Dans un contexte de crise sanitaire, le manque d’employés se fait encore plus sentir qu’habituellement, «parce que c’est plus compliqué», avec toutes les mesures de protection qu’il faut respecter, a commenté la ministre McCann.

Questionnée elle aussi en Chambre à ce propos, elle s’est donc engagée dans les prochains mois à «embaucher 10 000 personnes préposées aux bénéficiaires».

Avec le ministère de l’Éducation, un accent sera mis également sur la formation accélérée, incluant la formation en emploi, dès l’été, pour accroître le nombre de préposés disponibles.

«On ne peut pas attendre. À l’automne, il faut être prêt», a dit Mme McCann.

De même, Québec prévoit embaucher des infirmières qui viennent de graduer.

Durant la crise, pour combler des besoins immédiats, Québec avait dérogé aux règles pour recruter des étudiantes en techniques infirmières.  

De lundi à mardi, le Québec a enregistré 70 nouveaux décès reliés au virus de la COVID-19, pour un total de 4139 depuis le début de la pandémie.