MONTRÉAL — Un nouveau dossier thématique mis en ligne par la Fondation québécoise du cancer donne quelques pistes aux adolescents et aux jeunes adultes qui doivent reprendre les études ou le travail après une longue absence pour maladie.
Le dossier «Retour au travail ou aux études» est le sixième à être mis en ligne sur le portail du Programme à Félix, cancer15-39.com. Les autres traitent de questions comme la sexualité, la grossesse, la parentalité et les émotions.
«Dans le Portail à Félix, en général on s’attarde à donner le plus d’information possible aux jeunes qui sont atteints de cancer, et l’aspect retour au travail, retour aux études revient souvent, a expliqué Anne-Marie Drolet, qui est technicienne en documentation à la Fondation québécoise du cancer. Évidemment, ce sont des jeunes qui sont en début de carrière, ou aux études, qui vivent plein de difficultés et de remises en question. Alors ce dossier-là du retour aux études ou au travail est vraiment quelque chose qui est important à leurs yeux.»
Composée d’infirmières en oncologie et de documentalistes, l’équipe Info-cancer de la Fondation québécoise du cancer tente de répondre à quelques-unes des principales questions que se posent des jeunes qui doivent reprendre une vie active au terme d’une expérience qui aura très certainement complètement chamboulé leur existence.
Les réponses qu’on y retrouve concernent notamment ce qu’on doit (ou ne doit pas) divulguer aux collègues ou au patron, le sentiment de culpabilité qu’on peut ressentir d’avoir besoin d’un congé de maladie aussi jeune, la fatigue qui accompagne souvent les traitements et le soutien dont on pourra avoir besoin pour reprendre le cours normal des choses.
D’autres réponses s’ajouteront prochainement.
«C’est général dans la population qui a été atteinte de cancer, tout ce qui est retour au travail, retour à une certaine normalité, mais c’est particulièrement vrai chez les jeunes adultes, a dit Mme Drolet. Les données scientifiques probantes tendent aussi à souligner ce besoin-là chez les jeunes, de plus de formation.»
Un jeune de 15 ou 16 ans pourra devoir réviser son choix de carrière si jamais ses capacités cognitives ou physiques ont été touchées à long terme, ou encore si sa façon de se percevoir ou son identité ont été changées. Pour un adulte, il pourra s’agir d’enjeux financiers ou professionnels: certains pourront devoir revenir chez leurs parents, d’autres se demanderont comment expliquer ce «trou» dans leur curriculum vitae.
«Parfois la gêne. Parfois un sentiment de culpabilité. Une nervosité. La peur de ne pas être capable d’effectuer le travail qu’on faisait avant, la peur d’être jugé par les collègues, a résumé Mme Drolet. Pour plusieurs c’est créateur d’anxiété, de là l’importance de se préparer au retour le plus possible.»
Règle générale, donc, jeunes et vieux se sentent mal outillés quand vient le temps de reprendre leur vie après leur traitement.
«Le retour à la normalité quand la vie a changé, la façon de se réadapter, de reprendre contact dans cette société de performance, c’est vraiment quelque chose qui ressort, a souligné Mme Drolet. On a l’impression, très très fausse, qu’au dernier traitement (contre le cancer) voilà, on tourne la page et c’est fini. Mais ça continue, et là on est moins pris en charge aussi par le système de santé. Alors ces questions-là se posent, absolument.»
Le portail du Programme à Félix, cancer15-39.com, a été créé en 2016. Plus de 20 000 l’ont consulté en 2019, dont une majorité qui avait entre 25 et 34 ans. On estime qu’un Québécois sur deux sera confronté au cancer.
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Sur internet:
https://www.cancer15-39.com/patient/retour-au-travail-ou-aux-etudes/