PHÉNIX — Il y a peu de sujets sur lesquels Joe Biden n’est pas prêt à s’avancer — à l’exception de la Cour suprême.
Le candidat démocrate à l’élection présidentielle et sa colistière Kamala Harris refusent de préciser, malgré les demandes répétées de républicains et de certains de leurs collègues démocrates, s’ils chercheraient à augmenter le nombre de juges à la Cour suprême une fois portés au pouvoir.
Kamala Harris a esquivé les questions persistantes à ce sujet lors du débat contre le vice-président Mike Pence, mercredi soir.
Sous pression lors d’une visite à Phoenix, jeudi, M. Biden a offert une réponse particulièrement laconique: «Ils connaîtront ma position sur l’expansion de la cour après l’élection.»
En ces dernières semaines de campagne, M. Biden se trouve dans une position difficile. Les républicains, de plus en plus craintifs de perdre à la fois le Bureau ovale et le Sénat, sautent sur l’occasion pour affirmer qu’une administration Biden ferai fit des conventions et nommerait des juges libéraux au sein d’une Cour suprême élargie.
Entre-temps, certains démocrates plus progressistes l’exhortent à tenter de contrebalancer par tous les moyens possibles les manoeuvres républicaines qui ont poussé le tribunal vers la droite au fil des ans.
Ce débat pourrait s’enflammer la semaine prochaine lorsque les sénateurs républicains entameront les audiences de confirmation de la juge Amy Coney Barrett pour remplacer la défunte Ruth Bader Ginsburg. La magistrate cimenterait une majorité avec six juges conservateurs sur neuf, un avantage obtenu en partie grâce au refus des républicains de prendre en considération le candidat du président Barack Obama et combler un siège laissé vacant en 2016, l’année des dernières élections.
M. Biden et Mme Harris plaident à leur tour que le Sénat devrait attendre la fin des élections pour combler le nouveau siège vacant. M. Biden s’est engagé à nommer une première femme noire au plus haut tribunal du pays si on lui en donne la chance.
Sa colistière et lui évitent sinon d’étayer leur vision pour l’avenir de la Cour suprême.
Les démocrates font valoir qu’une majorité de juges conservateurs pourrait abroger la désormais populaire loi sur les soins abordables de 2010. L’«Obamacare» fait actuellement l’objet d’une contestation dont les plaidoiries sont prévues le 10 novembre, une semaine après le jour du scrutin.
Les sondages suggèrent que la plupart des Américains souhaitent que le Sénat attende après les élections pour confirmer une nomination à la Cour suprême.
La Constitution des États-Unis est muette sur le nombre de juges que devraient comprendre la Cour suprême et d’autres tribunaux. Le document précise seulement que le président nomme des juristes fédéraux et que le Sénat les confirme. La Cour suprême a déjà compté jusqu’à dix juges depuis que le Congrès a nommé ses six premiers magistrats en 1789.