COVID-19: effet évident sur le nombre total de décès au Canada de janvier à octobre

OTTAWA — La pandémie de coronavirus a eu un effet très évident sur le nombre total de décès au Canada survenus de janvier à octobre de cette année. 

Des données publiées jeudi par Statistique Canada révèlent que pendant cette période, 241 257 décès ont été répertoriés au Canada, un excédent de 10 090 décès par rapport à ce qui aurait été prévu en l’absence de pandémie de COVID-19. Durant la même période, il y a eu 228 058 décès en 2018 et 226 994 autres l’année dernière.  

Statistique Canada signale qu’au-delà des décès attribuables à la maladie elle-même, la pandémie pourrait aussi avoir eu des conséquences indirectes sur le nombre de décès attribuables à des facteurs tels le report de procédures médicales ou l’augmentation de la consommation d’alcool ou de drogues. C’est pourquoi l’agence fédérale mesure la surmortalité qui se produit lorsque le nombre de décès enregistrés au cours d’une période est supérieur à ce qui serait attendu.  

La surmortalité de mars à juin s’est rapprochée étroitement du nombre de décès causés par la COVID-19 au cours de la même période, et a touché de façon disproportionnée les Canadiens âgés de plus de 64 ans, particulièrement au Québec et en Ontario.   

Depuis la fin du mois de septembre, Statistique Canada constate de nouveau une surmortalité à l’échelle nationale. Des 1292 décès en surnombre enregistrés de la fin septembre à la fin octobre, un peu plus des deux tiers étaient des personnes âgées de plus de 64 ans.   

L’agence fédérale a par ailleurs pris note que de la mi-mai à la mi-octobre, il y a eu 7172 décès chez de jeunes Canadiens âgés de 0 à 44 ans, soit un excédent significatif de 1385 décès. Les hommes représentaient 81 % de ces morts en surnombre.   

Cette tendance a été particulièrement manifeste en Alberta et en Colombie-Britannique, qui étaient les seules provinces à avoir eu des preuves de surmortalité parmi ce groupe d’âge.   

Statistique Canada n’impute pas directement les décès en surnombre dans ce groupe d’âge à la pandémie de COVID-19. Ils ont pu notamment être liés aux effets indirects des mesures instaurées pour endiguer la pandémie, comme l’annulation ou le report d’interventions médicales, et d’autres changements possibles en matière de comportements, comme une consommation accrue d’alcool ou de drogues.   

D’ailleurs, le Bureau du coroner en chef de la Colombie-Britannique a fait état d’une hausse des décès attribuables aux surdoses depuis le début de la pandémie.