ROME — L’Italie a souligné vendredi le deuxième anniversaire d’une étape tragique de la pandémie de coronavirus: le jour où un convoi de camions de l’armée a dû transporter les morts hors de Bergame, durement touchée, car les cimetières et les crématoires de la ville étaient pleins.
Le premier ministre Mario Draghi a ouvert vendredi une conférence de presse avec les dirigeants de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce en rappelant qu’il s’agissait de la Journée officielle en souvenir des victimes de la COVID-19 en Italie.
Le ministère de la Santé a appelé les Italiens à observer une minute de silence, le président Sergio Mattarella a rendu hommage aux morts et la Ville de Bergame a organisé une commémoration dans son mémorial vivant : un parc d’arbres nouvellement plantés.
L’Italie est devenue l’épicentre de l’épidémie en Europe après la confirmation du premier cas transmis localement fin février 2020, dans la ville lombarde de Codogno. Mais la province voisine de Bergame est rapidement devenue la plus durement touchée, dans la région la plus durement touchée. Fin mars 2020, Bergame avait enregistré une augmentation de 571 % des décès par rapport à la moyenne mensuelle sur cinq ans, la plus forte hausse en Italie et l’une des plus fortes augmentations localisées des taux de mortalité en Europe.
Les images du convoi de l’armée sur les routes de Bergame le 18 mars 2020, transportant des cercueils de morts, restent parmi les images les plus obsédantes et emblématiques de la pandémie, les premières preuves du bilan démesuré que les premières semaines de l’épidémie ont eu sur la ville au nord-est de Milan.
L’anniversaire du convoi survient alors que l’Italie commence à réduire ses restrictions sanitaires. M. Draghi et le ministre de la Santé Roberto Speranza ont annoncé jeudi que de nombreuses exigences de vaccination sur le lieu de travail, plusieurs règles de quarantaine et celles sur le port du masque seraient assouplies dans les semaines à venir.
L’Italie, qui a enregistré plus de 157 000 décès officiels liés à la COVID-19, a entièrement vacciné 89,7 % de sa population de plus de 12 ans.
Au mémorial de Bergame vendredi, le président de la chambre basse du parlement, Roberto Fico, a déclaré que l’objectif des commémorations d’anniversaire était d’honorer les morts, mais aussi de faire en sorte que l’Italie soit mieux préparée à la prochaine pandémie.
«Ce qui est important aujourd’hui, ce n’est pas seulement de se souvenir des victimes et d’être proche de leur famille, mais d’apprendre de ce qui s’est passé», a déclaré M. Fico aux journalistes. Il a appelé à un plus grand investissement dans le financement du réseau italien de médecins généralistes et de prestataires de soins de santé locaux, à l’amélioration de la télémédecine et à la reconstruction du système de santé publique en tant que «pilier» des services sociaux italiens.
«Nous devons faire cela pour nous souvenir de manière active de ceux qui sont morts», a-t-il déclaré.