OTTAWA — Le nouveau comité du cabinet fédéral sur le virus COVID-19 s’est réuni pour la première fois mercredi. Même si aucune décision n’a encore été prise, ses membres seront désormais «prêts à réagir aussi vite que nécessaire».
C’est ce qu’a affirmé la vice-première ministre, Chrystia Freeland, qui préside le comité, lors d’une conférence de presse tenue mercredi après-midi à Ottawa. Elle a fait le point sur la situation du coronavirus au pays aux côtés de la ministre de la Santé, Patty Hajdu, et de l’administratrice en chef de la santé publique, Theresa Tam.
La première rencontre du comité spécial sur le COVID-19 a permis de faire le point sur l’impact économique du virus, avec l’ensemble des ministres économiques du gouvernement fédéral. Les membres du comité ont également discuté de coopération avec les provinces, selon le compte-rendu de Mme Freeland.
Mais surtout, la vice-première ministre s’est voulue rassurante sur le rôle que jouera Ottawa au fur et à mesure que la situation évolue.
«Nous ne sommes pas ici aujourd’hui pour annoncer des mesures économiques. Nous sommes ici aujourd’hui pour assurer les Canadiens que le gouvernement est très au fait des impacts économiques et je dirais même sociaux du coronavirus», a déclaré Mme Freeland.
Elle affirme qu’un tel comité permettra de suivre de «très près» les effets du virus sur la santé et l’économie et d’être prêt à intervenir rapidement face à cette situation fluide.
En date du 4 mars, 33 cas du COVID-19 avaient été confirmés au Canada : 20 en Ontario, 12 en Colombie-Britannique et un au Québec.
Une vague de nouveaux cas a été signalée au cours du week-end, tous chez des personnes qui avaient récemment voyagé en Iran ou en Égypte, ou des proches de gens qui avaient visité ces pays.
Les autorités de santé publique ont décidé de demander aux passagers en provenance d’Iran de se mettre en quarantaine volontaire pendant 14 jours «parce qu’il est devenu très clair que l’Iran est en proie à une épidémie dont le pays n’était même pas au courant», a décrit Mme Hajdu.
Mais pas question d’étendre cette recommandation à l’ensemble des voyageurs venant de pays touchés. «Même si cela pourrait sembler paradoxal, plus le nombre de pays touchés augmente, moins les frontières sont utiles. Le virus ne connaît pas de frontières», a dit Mme Hajdu.
Mme Tam recommande aux voyageurs qui craignent d’avoir été exposés au COVID-19 de vérifier leurs symptômes de très près. S’ils pensent être porteurs du virus, ils devraient s’isoler chez eux et appeler une ligne d’info-santé.
D’autre part, le gouvernement fédéral encourage les Canadiens à suivre les mises à jour régulières et les renseignements techniques que l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) continuera de leur communiquer.
Le Québec épargné
Le Québec demeure en grande partie épargné par le coronavirus jusqu’ici. La ministre de la Santé, Danielle McCann, a qualifié le risque de propagation de «faible» en confirmant qu’il n’y avait toujours qu’un seul cas de COVID-19 au Québec.
Elle a précisé que 203 cas suspects se sont avérés négatifs et 33 autres sont toujours sous investigation.
La ministre a indiqué que le gouvernement a mis les mesures en place et est à désigner des cliniques médicales qui seront préparées pour accueillir d’éventuelles personnes infectées. «Le réseau de la santé et des services sociaux, il est prêt mais également flexible», a-t-elle soutenu.
Elle a également remercié toutes les personnes qui ont fait l’objet d’une investigation, incluant celle qui est bel et bien atteinte, pour leur sens civique, ces personnes ayant toutes suivi les démarches préventives qu’on leur avait prescrites. Mme McCann en a profité pour lancer cet appel aux patrons: «Nous demandons aux employeurs d’être conciliants et accommodants en cas de retrait de certains des membres de leur personnel.»
À ses côtés, le docteur Yves Jalbert, directeur adjoint à la protection de la santé publique, a rappelé que les meilleures mesures de protection étaient toujours de se laver les mains fréquemment, de tousser dans son coude, de s’isoler si l’on se croit atteint, d’éviter les poignées de mains et la bise. Par contre, il en a profité pour décourager le port du masque, même si l’on voit constamment des images en provenance de pays touchés où les citoyens portent tous des masques. «C’est une image forte, mais on voudrait répéter que ce n’est pas nécessairement ce qu’on veut voir ici», a-t-il dit.
Au contraire, a-t-il expliqué, le port du masque pour une personne qui n’est pas infectée «peut même être nuisible parce que porter un masque sur une longue période alors qu’on fait des activités, le masque devient humide, on va avoir plus tendance à porter la main à sa bouche et porter la main à la bouche, c’est un des comportements qui risquent de créer la contamination».