EDMONTON — La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a assuré mardi que son parti ne ferait pas payer les Albertains de leur poche pour voir leur médecin de famille ou obtenir un traitement.
Lors d’un événement à saveur électorale, Mme Smith a indiqué que si son Parti conservateur uni remporte les élections générales le mois prochain, il ne retirerait pas non plus du financement public les futures procédures médicales ou prescriptions.
Lors d’un événement organisé par le parti devant une clinique médicale à Sherwood Park, près d’Edmonton, Mme Smith a déclaré qu’elle faisait cette «garantie de soins de santé publics» pour contrer les «mensonges» de l’opposition néo-démocrate.
Le porte-parole néo-démocrate en matière de santé, David Shepherd, a déclaré que son parti voulait simplement rappeler aux Albertains la position idéologique de Mme Smith dans ce dossier.
Il a soutenu que la cheffe conservatrice avait dit «à plusieurs reprises» qu’elle croyait que les Albertains devraient payer de leur poche pour voir le médecin et payer une franchise s’ils subissent une intervention chirurgicale majeure.
Les sondeurs affirment que les soins de santé seront un enjeu clé de la prochaine campagne, qui devrait commencer le 1er mai pour un scrutin le 29 mai.
Le système de santé de l’Alberta, comme d’autres au Canada, fait face à des pénuries de personnel, à des goulots d’étranglement dans les services ambulanciers et à de longues listes d’attente pour certaines chirurgies.
M. Shepherd a déclaré que si le Nouveau Parti démocratique (NPD) gagnait les élections, il lancerait un important programme de recrutement de travailleurs de la santé et apporterait des réformes pour jumeler plus d’Albertains à un médecin de famille sans faire payer les citoyens pour les soins.
Le NPD évoque un document d’orientation que Mme Smith a rédigé en juin 2021 pour l’Université de Calgary, avant de réintégrer la politique active. Dans ce document, elle écrit que les «comptes de gestion des dépenses santé» des citoyens seraient un moyen d’obtenir l’adhésion de la population pour discuter d’un nouveau mode de financement, y compris pour les services actuellement payés par l’assurance maladie universelle.
«Une fois que les gens se seront habitués au concept de payer eux-mêmes pour plus de soins, alors nous pourrons changer le débat sur les soins de santé», écrivait Mme Smith à l’époque.
«Mon point de vue est que l’intégralité du budget des médecins généralistes devrait être payée à partir des comptes gestion-santé», concluait Mme Smith. «Je suis prête à parier que la plupart des Albertains seraient prêts à payer jusqu’à 1000 $ si ça réduisait les temps d’attente pour des traitements vitaux pour eux-mêmes ou pour un membre de leur famille.»
La promesse de comptes gestion-santé était au cœur de la campagne de Mme Smith lors de la course à la direction du Parti conservateur uni l’an dernier.
Elle a promis de donner à chaque Albertain 300 $ pour ouvrir son propre compte gestion-santé. Son gouvernement donnerait alors aux employeurs et aux particuliers des incitatifs fiscaux pour mettre plus d’argent dans le compte. Cette idée devait se retrouver dans le budget de février, mais elle a été mise de côté pendant que le gouvernement élabore la logistique des comptes gestion-santé.
Ces comptes paieraient une variété de services non liés à l’assurance maladie, comme le chiropraticien, le naturopathe, le dentiste ou le psychologue.