De saines habitudes de vie protégeraient de la COVID longue

MONTRÉAL — De saines habitudes de vie semblent conférer une protection importante face à la COVID longue, rapportent des chercheurs dans les pages du journal médical JAMA Internal Medicine.

L’étude s’est intéressée à une association possible entre six facteurs et une protection face à ce que les chercheurs appellent une «condition post-COVID».

Les six facteurs étudiés sont un indice de masse corporel sain, le fait de n’avoir jamais fumé, la pratique d’au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou vigoureuse chaque semaine, une consommation modérée d’alcool, une alimentation saine et un sommeil de qualité.

«Ça présente potentiellement des pistes d’approche qu’on pourrait entreprendre (et) qui regarderaient si mettre en place des habitudes de vie saines pourrait diminuer les risques d’attraper la COVID longue», a commenté la docteure Emilia Liana Falcone, qui dirige la clinique de recherche post-COVID-19 de l’Institut de recherches cliniques de Montréal­­­.

Un indice de masse corporelle et une alimentation défavorables, une alimentation de mauvaise qualité et le tabagisme étaient les plus étroitement associés à un risque de COVID longue. En revanche, «un poids santé et une durée de sommeil adéquate pourraient conférer les plus grands bienfaits dans la prévention (de la COVID longue)», écrivent les chercheurs en conclusion de leur étude.

Plus le nombre de saines habitudes de vie était élevé, plus le risque de COVID longue reculait, ajoutent les chercheurs. Ainsi, le risque de COVID longue était inférieur de 49 % parmi les participants qui présentaient cinq ou six bonnes habitudes de vie comparativement à ceux qui n’en présentaient aucune.

Les chercheurs croient que certains mécanismes biologiques pourraient expliquer l’association qu’ils ont constatée. Ils soulignent par exemple que les habitudes malsaines étudiées ont déjà été associées à une inflammation chronique. Ces facteurs pourraient aussi interférer avec l’efficacité du système immunitaire. Ils soulignent enfin que les facteurs malsains prédisposent à des anomalies dans la coagulation du sang, un problème qui a été constaté chez les patients atteints de la COVID longue.

Les symptômes les plus fréquemment rapportés par les quelque 2000 participants à l’étude étaient la fatigue, des problèmes de goût ou d’odorat, des difficultés respiratoires, un brouillard mental et des problèmes de mémoire. Les résultats des analyses étaient similaires, peu importe qu’on définisse la COVID longue comme la présence de ces symptômes pendant deux ou quatre mois.

L’étude ne précise toutefois pas depuis combien de temps les saines habitudes de vie doivent être en place pour obtenir un effet protecteur, a souligné la docteure Falcone. Comme il serait inutile de les adopter après l’infection pour se protéger de la COVID longue, l’étude invite essentiellement à la prévention, au même titre qu’on devrait bien manger et bien dormir et bien bouger pour protéger notre santé cardiovasculaire.

«Si on gère la masse corporelle, si on ne fume pas, si on limite notre apport d’alcool… tous ces aspects-là sont des choses qui améliorent les facteurs de risque pour d’autres comorbidités comme la maladie cardiovasculaire, les maladies pulmonaires, les cancers, a rappelé la docteure Falcone. On ajoute maintenant un autre bénéfice qui est potentiellement d’avoir moins de séquelles ou des séquelles moins sévères, qui dureraient potentiellement moins longtemps, dans le contexte d’une infection à la COVID.»

Il faudrait maintenant des études de suivi pour examiner si le même effet protecteur se manifeste face aux nouveaux variants de la COVID, a-t-elle ajouté, puisque cette étude se concentrait principalement sur les premières vagues de la pandémie.

Une étude précédente réalisée au Royaume-Uni avait déterminé que le tabagisme, la sédentarité, l’obésité et une consommation importante d’alcool représentaient ensemble 51 % des cas graves de COVID dans ce pays.

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