Débat et épicerie: Lisée et Couillard reviennent sur leurs propos

MONTRÉAL — Deux des chefs de partis ont dû expliquer, vendredi, des propos qu’ils ont tenus la veille; Jean-François Lisée au sujet de Québec solidaire, Philippe Couillard à propos des coûts d’une épicerie pour trois personnes.

Le chef du Parti québécois en a remis, au lendemain de ses propos sur la gouvernance de Québec solidaire, tenus lors du débat présenté à TVA.

M. Lisée s’en était alors pris à son adversaire solidaire, Manon Massé, en lui demandant, pendant un échange sur la santé, qui était le vrai chef à Québec solidaire. Le modérateur du débat, Pierre Bruneau, avait d’ailleurs dû le ramener à l’ordre plusieurs fois pour qu’il revienne au sujet principal.

En marge d’une annonce sur les relations citoyens-État, M. Lisée s’est défendu d’avoir choisi un bien drôle de moment pour lancer son attaque contre le parti de gauche. Il a par ailleurs dit souhaiter que davantage de journalistes montent à bord de la caravane solidaire, afin que le parti soit traité de manière équitable.

En réplique, le coporte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a dit juger que M. Lisée est «désespéré» et qu’il a perdu le sens des priorités.

Il s’est demandé quelle mouche avait piqué le chef péquiste pendant le débat pour qu’il détourne ainsi le sujet afin de poser des questions sur la structure interne de Québec solidaire.

De son côté, le chef libéral Philippe Couillard a dû défendre ses propos tenus en journée, jeudi, alors qu’il déclarait qu’il était tout à fait possible pour une famille de trois de se nourrir avec 75 $ par semaine. Certains lui ont reproché d’avoir manqué de sensibilité.

En entrevue radiophonique, vendredi matin, il a déclaré qu’il connaissait une mère monoparentale avec deux enfants et qui occupe trois emplois pour joindre les deux bouts. Selon lui, il est possible de nourrir une famille avec 75 $ par semaine en courant les spéciaux sans relâche.

Plus tard, en conférence de presse, il a dû répondre à des questions sur ce que son parti avait à offrir à la mère monoparentale citée en exemple.

«Je lui offre la possibilité d’aller plus loin dans sa vie, (dans) son potentiel, dans un Québec qui sera plus prospère, plus vert et plus équitable», a-t-il répondu.

PQ: vers une «grande simplification»

Le Parti québécois s’est engagé à simplifier les relations avec l’État en mettant fin aux fax, aux dédoublements et à la paperasse et en entrant dans le 21e siècle.

Il estime notamment que l’utilisation du courriel et des textos sera mise de l’avant pour les communications avec les médecins, dont plusieurs ont toujours recours au télécopieur.

Le parti s’engage aussi à mettre fin aux délais indus pour l’obtention d’un permis ou d’un certificat d’autorisation et promet que les transferts de dossiers, lors d’un changement de CPE ou de médecin de famille, par exemple, seront faits automatiquement.

Selon le PQ, cette «grande simplification» entraînera des coûts de moins d’un million $ par année et ferait économiser de l’argent aux entreprises.

«Les entreprises paient globalement au Québec près de 8 milliards $ juste pour gérer les formulaires administratifs. Si on réduisait ça de moitié, ce serait extraordinaire pour leur compétitivité», a-t-il déclaré.

En après-midi, M. Lisée a rencontré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

PLQ: des mesures pour l’environnement

À 10 jours de la fin de la campagne, le Parti libéral a finalement dévoilé ses engagements en matière environnement, qui représentent des investissements de 45 millions $ sur cinq ans.

Parmi les mesures annoncées, on compte l’interdiction des pailles de plastique dans les bars et restaurants, une meilleure gestion des sols contaminés et des investissements «massifs» afin de moderniser la collecte et les centres de tri pour qu’ils acceptent l’ensemble des types de plastique.

Philippe Couillard a défendu le fait que les plans environnementaux libéraux soient dévoilés tardivement dans la campagne, affirmant que l’ordre du dévoilement des engagements n’est pas lié à leur importance.

QS: Intégration des minorités et des nouveaux arrivants

Québec solidaire a présenté ses idées pour l’inclusion des minorités visibles.

En conférence de presse, Gabriel Nadeau-Dubois a indiqué qu’un gouvernement solidaire renforcerait le Programme d’accès à l’égalité pour que la représentation des minorités visibles dans la fonction publique atteigne 13 pour cent. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse aurait un pouvoir de sanction pour faire respecter le Programme d’accès à l’égalité.

Québec solidaire veut de plus reconnaître les diplômes étrangers afin de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants. Ainsi, le parti allouerait 210 millions $ à des cours de francisation et ferait en sorte que la Charte de la langue française soit appliquée aux entreprises de 20 employés et plus.

Le parti de gauche a profité de son annonce pour dénoncer ce qu’il qualifie de «détournement de fonds» par le gouvernement libéral.

Il affirme que les sommes versées par Ottawa pour l’aide aux nouveaux arrivants sont plus élevées que celles réellement dépensées par le ministère de l’Immigration du Québec.

CAQ: «Ta yeule» ou «Ayoye»?

Le chef caquiste François Legault a dû se défendre auprès de ceux qui l’accusent d’avoir balancé un «ta yeule» bien senti à son opposant péquiste Jean-François Lisée au cours du débat de TVA. En mêlée de presse en après-midi — sa seule rencontre avec des journalistes pour la journée —, M. Legault a affirmé que c’est plutôt le mot «Ayoye» qui est sorti de sa bouche.

Il réagissait alors, a-t-il assuré, à l’intervention de M. Lisée, qui a parlé des «amis millionnaires» de M. Legault pendant une partie du débat qui abordait la baisse possible des taxes scolaires.

François Legault n’avait pas d’activité au programme en matinée. En après-midi, il s’est rendu dans la «war room» de son parti à Montréal, où il a fouetté ses troupes pour le dernier droit de la campagne.

M. Legault et les chefs des trois autres partis participeront par ailleurs à l’enregistrement de l’émission «Tout le monde en parle» en fin de journée. L’émission sera diffusée dimanche soir, à Radio-Canada.

Début du vote par anticipation

Le Directeur général des élections du Québec (DGE) a annoncé que, comme prévu, le vote par anticipation pour les élections provinciales a débuté vendredi. Il se poursuivra jusqu’au 27 septembre.

En plus du vote au jour des élections, le 1er octobre, l’électorat dispose de sept jours pour voter par anticipation aux dates suivantes: ce vendredi, de 9 h à 21 h; samedi, de 9 h à 17 h; dimanche et lundi, de 9 h 30 à 20 h; mardi et mercredi, de 9 h à 21 h et jeudi, de 9 h à 14 h.

Les lieux, les dates et les heures pour voter par anticipation se trouvent sur la carte d’information que les électeurs ont reçue par la poste ainsi que sur le site http://www.elections.quebec.