Sandeson est condamné à 15 ans de prison pour le meurtre de Taylor Samson à Halifax

HALIFAX — Un juge de la Nouvelle-Écosse a statué qu’un ancien étudiant en médecine qui a tué un autre étudiant lors d’une vente de drogue en 2015, puis s’est débarrassé de son corps dans une rivière, sera admissible à une libération conditionnelle dans environ sept ans et demi.

Le juge Jamie Chipman, de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse,a condamné William Sandeson à passer au moins 15 ans en prison pour avoir tiré une seule balle dans la tête de Taylor Samson, étudiant en physique de 22 ans. Les deux hommes fréquentaient l’Université Dalhousie, à Halifax.

Le juge Chipman a estimé jeudi que Sandeson, âgé de 30 ans, avait fait un choix répréhensible et incompréhensible à l’été 2015: au lieu d’entrer à la faculté de médecine, il est entré en prison.

Le juge a expliqué que puisque le meurtrier avait déjà passé sept ans et huit mois en détention préventive, il pourra s’adresser à la Commission des libérations conditionnelles en 2030, dans près de sept ans et demi.

Sandeson a témoigné lors de son procès devant jury, qui a duré six semaines, qu’il avait tiré avec son arme de poing sur Taylor Samson en état de légitime défense, le 15 août 2015. Mais après 23 heures de délibérations, le jury l’a reconnu coupable de meurtre au deuxième degré, le 18 février dernier.

En prononçant la peine, jeudi, le juge Chipman a indiqué qu’il rejetait catégoriquement l’idée que Sandeson avait des raisons de craindre la victime. 

Sandeson a déclaré au procès qu’il avait jeté le corps – qui n’a jamais été retrouvé – dans une rivière à marées près de la maison de sa famille à Lower Truro. Le juge a déclaré que ce geste constituait un «facteur aggravant» qui a ajouté des années à la peine de prison.

Le meurtre au deuxième degré est passible automatiquement d’une peine d’emprisonnement à perpétuité, mais un juge peut ensuite fixer l’admissibilité à la libération conditionnelle entre 10 et 25 ans.

C’était la deuxième fois que Sandeson était jugé pour ce meurtre. Il avait été reconnu coupable de meurtre au premier degré en 2017, mais ce verdict a été annulé en Cour d’appel, qui a ordonné la tenue d’un nouveau procès en 2020. Le meurtre au premier degré est aussi passible d’une peine de prison à perpétuité, mais sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Pas convaincu de la préméditation

L’avocate de la Couronne Carla Ball avait recommandé 22 ans de prison avant d’être admissible à la libération conditionnelle — jusqu’en 2037. L’avocate de la défense, Alison Craig, espérait une peine de 10 à 12 ans.

Me Ball a plaidé que même si Sandeson n’avait pas de casier judiciaire, il était impliqué dans le trafic de drogue au moment du meurtre et il avait planifié de voler sa victime à la pointe de son arme.

En prononçant la peine de 15 ans de prison ferme, le juge Chipman a expliqué que même si le crime était «odieux», il ne pouvait pas conclure «au-delà de tout doute raisonnable» qu’il était prémédité.

Au cours de l’audience de jeudi, le juge Chipman a entendu une série de déclarations de victimes d’amis et de membres de sa famille.

La mère de Taylor Samson, Linda Boutilier, a raconté dans une déclaration écrite soumise au tribunal qu’après la mort de son fils, elle avait parcouru à plusieurs reprises des routes secondaires entre Halifax et Truro, à la recherche de son corps ou d’un indice sur l’endroit où il pourrait être retrouvé.

«La plupart des gens peuvent se rendre au lieu de dernier repos d’un être cher pour le visiter, a-t-elle écrit. Le lieu de repos de Taylor ne devrait pas être un endroit caché dans les bois ou au fond de l’océan.»

L’amoureuse de Taylor Samson au moment de sa mort, Mackenzie Ruthven, a déclaré notamment au tribunal qu’on lui avait enlevé la possibilité de lui dire au revoir, parce que son corps n’avait jamais été retrouvé.

La Couronne avait fait valoir au procès que Sandeson était motivé par la cupidité en voulant tuer Taylor Samson et voler les neuf kilogrammes de marijuana qu’il avait apportés à l’appartement du centre-ville pour les vendre ailleurs. Au cours du procès, la procureure Kim McOnie a soutenu que Sandeson avait prévu de vendre la marijuana volée pour effacer une dette de 78 000 $ alors qu’il commençait ses études de médecine à Dalhousie.

Elle a également déclaré au jury que Sandeson avait acheté des produits de nettoyage en prévision de la destruction des preuves sur une scène de crime sanglante.

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