MONTRÉAL — Après les fédérations de médecins, c’est au tour des syndicats représentant les technologistes médicales et techniciens dans les laboratoires de dénoncer des délais dans les laboratoires Optilab.
L’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette avait centralisé les laboratoires médicaux sous l’aile d’Optilab, dans le but d’accroître l’efficacité.
Or, dans une lettre dont le quotidien La Presse faisait état jeudi, les fédérations des médecins omnipraticiens et spécialistes du Québec déploraient notamment les délais pour obtenir des résultats d’analyse d’Optilab et des disparités selon l’établissement de santé qui les requiert. Et cela a des répercussions sur les diagnostics, critiquaient-elles.
Maintenant, c’est l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui représente 5400 personnes qui travaillent dans ces laboratoires médicaux publics, qui déplore à son tour la situation.
«Ce qu’on constate, c’est qu’il y a un impact quand même assez important pour la population, que ce soit dans les délais pour la sortie des résultats, les délais aussi pour recevoir les échantillons, puisqu’ils sont centralisés dans un ou deux laboratoires. Donc, au lieu d’avoir des services de proximité, ce qu’on fait, c’est qu’on concentre, on converge presque toutes les analyses vers un seul centre, qu’on appelle un centre serveur», a expliqué Sandra Etienne, quatrième vice-présidente de l’APTS.
Le grand syndicat, indépendant des centrales, réclame une décentralisation de ces laboratoires, afin d’offrir un service plus proche du patient et de l’établissement de santé qui requiert l’analyse.
«Ce qu’on demande, c’est une décentralisation, dans le sens que les laboratoires de l’Abitibi, par exemple, devraient appartenir à l’Abitibi et pouvoir garder ces analyses, ces spécialités», a expliqué Mme Etienne.
Elle note qu’il y a également rareté de main-d’oeuvre dans les laboratoires médicaux et qu’il faudrait adopter des mesures d’attraction comme des bourses pour attirer la relève, et des mesures de rétention.
À l’heure actuelle, ces métiers et professions sont si peu valorisés et reconnus que plusieurs quittent et réorientent leur carrière.