Denis Paradis déposera un projet de loi pour mieux protéger les eaux limitrophes

OTTAWA — Le député libéral Denis Paradis déposera un projet de loi mercredi à la Chambre des communes pour inclure des normes environnementales plus strictes dans le traité sur les eaux entre le Canada et les États-Unis.

Il demandera à la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, d’entamer des négociations afin que le critère de la qualité de l’eau se retrouve de façon explicite dans la Loi du traité des eaux limitrophes internationales, qui date de 1909.

L’élu fédéral de Brome-Missisquoi souhaite ainsi empêcher d’autres projets, comme l’agrandissement du dépotoir Coventry au Vermont, qui pourraient menacer la qualité de l’eau du lac Memphrémagog dans sa circonscription.

Le projet Coventry alimente la grogne en Estrie, alors que plusieurs s’inquiètent des risques de cet agrandissement sur la santé des citoyens.

Plus de 175 000 citoyens boivent l’eau du lac Memphrémagog, réputée de très bonne qualité. Mais l’agrandissement du dépotoir pourrait entraîner un déversement de lixiviat — le jus des ordures — dans le lac.

«L’objectif du projet de loi, c’est ni plus ni moins de sensibiliser» l’administration Trump pour en arriver à une solution convenable pour les deux pays, explique le député Paradis.

Mais le projet de loi vise de nombreux autres cours d’eau frontaliers. Selon une compilation faite par son bureau, pas moins de 82 cours d’eau limitrophes sont visés par le traité entre les deux pays.

Il est cependant difficile de tracer la frontière dans ces cas, puisqu’«il n’y a pas de murs dans l’eau».

Sans dévoiler le contenu exact de son projet de loi, qu’il promet «très court» et «pas technique» du tout, le député Paradis émet l’idée qu’il pourrait exister une «zone tampon» dans les eaux entre le Canada et les États-Unis.

«Est-ce que, par exemple, on pourrait dire que, X kilomètres sur un bord, X kilomètres sur l’autre, un des deux pays ne peut pas construire quelque chose qui est susceptible de nuire à l’environnement sans demander la permission à son voisin dans cette zone tampon-là?» suggère-t-il.

M. Paradis est bien conscient qu’il ne reste que sept semaines avant l’ajournement des travaux parlementaires. Il est donc très peu probable, voire impossible, que son projet de loi soit adopté avant l’élection.

Il souhaite malgré tout tracer un chemin pour que le gouvernement élu en octobre navigue dans la même direction.