Des associations veulent des états généraux sur les conditions de vie des aînés

MONTRÉAL — La Coalition pour la dignité des aînés (CDA) réitère son invitation au gouvernement québécois de tenir des états généraux sur les conditions de vie des personnes aînées, à la suite du rapport de la commissaire à la santé et au bien-être. 

Le regroupement de six associations nationales appelle à consulter ceux et celles qui sont directement touchés par les soins et les services pour connaître leurs besoins et leurs attentes. 

Reprochant aux différents ministères de travailler en silo, le porte-parole du CDA demande aux fonctionnaires de «regarder à l’extérieur de la boîte» au lieu de repenser le système dans leur bureau «en vase clos». 

«Il faut aller parler aux différents groupes qui représentent les aînés et aux aînés eux-mêmes. (…) Il faut avoir l’opinion la plus large possible de la part de tous les intervenants. Si on fait cela seulement au niveau le plus élevé, on n’aura jamais le son de cloche des gens à la base», soutient Pierre Lynch, aussi président de l’Association québécoise de la défense des droits des personnes retraitées et préretraitées. 

Selon lui, «on s’éloigne de plus en plus des gens» dans le réseau de la santé, donnant en exemple la composition des conseils d’administration des CISSS et des CIUSSS où siège un seul représentant des usagers. 

«Au tout début quand on a créé le système de la santé (dans les années 1970).  Il y avait des usagers sur les conseils d’administration. Il y en avait une quantité assez appréciable», témoigne-t-il en entrevue avec La Presse Canadienne. 

Dans son rapport dévoilé mercredi dernier, la commissaire Joanne Castonguay a indiqué que durant la première vague de la pandémie les décisions pour les personnes âgées étaient prises «sans suffisamment les consulter». 

Elle a même qualifié de «parternaliste» l’attitude de Québec envers les aînés, une opinion que partage M. Lynch. 

«Il faut cesser de voir les aînés comme un fardeau fiscal, mais les regarder comme une richesse», affirme-t-il. M. Lynch souligne que les aînés représentent 20% de la population et une force économique pour le Québec. 

«Si les aînés n’étaient pas là, il n’y aura pratiquement pas de bénévolat et il y a plusieurs services qui ne se donneraient pas», fait-il valoir. 

D’après M. Lynch, le temps n’est plus aux «petites corrections à la pièce», mais d’avoir des mesures sur le moyen et long terme. 

La CDA propose d’ailleurs une trentaine de solutions visant à améliorer la qualité de vie des aînés. Elles touchent quatre grands thèmes: la santé, la défense des droits, les finances et la participation citoyenne. 

Parmi les idées, figurent la bonification du budget pour les soins et les services à domicile ainsi que de mettre en place un mode de financement basé sur les besoins en soins de longue durée des personnes âgées, comme cela fait dans certain pays, et non sur les besoins des établissements. 

M. Lynch souhaiterait aussi que les établissements régionaux aient davantage de la latitude pour prendre des décisions en fonction des caractéristiques de leur population. 

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.