Certains Sri-Lankais vivant au Canada accueillent favorablement les démissions promises des dirigeants assiégés de ce pays après que des manifestants, furieux de l’effondrement économique, ont pris d’assaut les maisons du président et du premier ministre au cours du week-end.
Le président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa et le premier ministre Ranil Wickremesinghe ont cédé samedi aux demandes de démission des manifestants, qui les accusent de corruption et d’une mauvaise gestion qui a conduit à aggraver la crise dans le pays.
Le président de l’Association Sri Lanka Canada de Brampton, Sena Munasinghe, affirme que les démissions des dirigeants sont «attendues depuis longtemps», mais ajoute qu’il est regrettable qu’il ait fallu de la violence et la destruction de biens pour qu’ils se retirent.
La directrice exécutive de People for Equality and Relief in Lanka, Archana Ravichandradeva, a eu des réactions mitigées en voyant des images de manifestants occupant les résidences des fonctionnaires et elle espère que le transfert de pouvoir apportera des changements pour tous les Sri-Lankais, y compris les Tamouls qui «ont manifesté pendant très longtemps et n’ont cessé de se heurter au canon d’une arme à feu».
People for Equality and Relief in Lanka et le Tamil Rights Group, établi à Markham, en Ontario, disent qu’ils accueillent favorablement les démissions, mais veulent voir le président Rajapaksa, ainsi que d’autres dirigeants sri-lankais ayant des liens avec sa famille, jugés pour des allégations de génocide et de crimes de guerre contre le peuple tamoul.
Après trois mois de manifestations, les démissions n’ont pas mis fin à la crise qui a endetté la nation et fait souffrir ses 22 millions d’habitants confrontés à de graves pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments.