Les Canadiens se souviennent du Débarquement de Normandie

TORONTO — Les Canadiens ont été exhortés à ne pas oublier les intemporelles leçons de la Seconde Guerre mondiale, jeudi, au cours des nombreuses cérémonies visant à célébrer le 75e anniversaire du jour J qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays.

Des vétérans et des dignitaires, dont la gouverneure générale Julie Payette, ont assisté aux commémorations qui ont eu lieu à Halifax.

Quelques heures plus tôt, Mme Payette avait participé aux commémorations à Juno Beach, en Normandie. À la foule présente dans la capitale de la Nouvelle-Écosse, elle a dit qu’il était impossible d’imaginer l’horreur qui s’est déployée, il y a 75 ans, sur une petite parcelle de terrain transformée en «enfer sur Terre».

Elle a remercié les vétérans présents et souligné l’importance de se souvenir de leur sacrifice.

«On doit se souvenir. Une des plus importances leçons que l’on doit tirer de cette expérience est celle de l’espoir, a-t-elle plaidé. En fin de compte, la raison [d’aller se battre en Europe] était d’assurer un monde libre, l’occasion pour tous de vivre une vie de liberté. Ça, c’est un message d’espoir.»

Havelyn Chicasso, un ancien combattant âgé de 98 ans, faisait partie de la première vague qui a débarqué à Juno Beach. Il a été l’un des sept vétérans à être présentés à la foule, chacun d’entre eux tenant une rose. Les roses ont été déposées à côté d’une paire de bottes de combat, symbolisant le voyage des soldats canadiens vers les champs de bataille et ceux qui y ont laissé leur vie.

L’historien Don Julien, directeur général de la Confederacy of Mainland Mi’kmaq, a souligné la contribution des soldats autochtones à l’effort de guerre. Il a raconté l’histoire du soldat Charles Doucette, un Mi’kmaq qui a été capturé par l’ennemi le 6 juin 1944. Lui et 19 autres Canadiens — dont certains appartenaient au Régiment des fusiliers de Sherbrooke — ont été plus tard exécutés à l’abbaye d’Ardennes, près de Caen, par les Allemands sous les ordres d’un officier d’une panzerdivision SS.

À Ottawa

Une cérémonie solennelle s’est aussi déroulée au Monument commémoratif de guerre du Canada, à Ottawa. De nombreux vétérans du jour J ont écouté les représentants du Canada, de la France et du Royaume-Uni qui ont parlé du courage de ceux qui ont pris d’assaut les plages de Normandie.

«On se souvient de la bravoure. On se souvient de leur combat pour la liberté. Et on se souvient de leur sacrifice, a déclaré le secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Andrew Leslie, lui-même un ancien officier supérieur des Forces armées canadiennes. Une plage, Juno, avait été assignée aux Canadiens, preuve de la haute estime du haut-commandement allié pour les hommes et les femmes qui portaient l’uniforme canadien ou servaient dans la marine marchande.»

En matinée, le maire de Toronto, John Tory a lui aussi convié les Canadiens à suivre les leçons de la Seconde Guerre mondiale.

La cérémonie a eu lieu au cénotaphe devant l’ancien hôtel de ville, en présence de vétérans vieillissants, d’autres dignitaires et du grand public.

«Leur courage et leur détermination ont mené à des succès, mais ces succès ont coûté très cher», a affirmé M. Tory, soulignant que 359 soldats canadiens ont perdu la vie lors du jour J, dont 50 qui venaient de Toronto.

Environ 14 000 Canadiens ont participé à l’assaut du jour J, intitulé «opération Overlord». Le Canada a également fourni quelque 110 navires et 15 escadrons de chasse et de bombardiers.

Les violents combats en Normandie se sont poursuivis pendant plus de deux mois, et ont coûté la vie à plus de 5000 Canadiens.