Des Premières Nations célèbrent la guérison un an après une tragédie en Saskatchewan

JAMES SMITH CREE NATION — Shirley Sanderson se souvient de cette nuit, il y a près d’un an, où elle est allée de maison en maison dans une Première Nation de la Saskatchewan à la recherche de victimes d’un saccage meurtrier à l’arme blanche.

Elle n’oubliera jamais ce moment, mais croit que sa communauté doit suivre ses traditions et sa culture pour trouver la voie de la guérison.

«Le créateur veut que nous guérissions», a rappelé l’aînée, lundi, debout près de dizaines de tipis blancs sur le terrain culturel de la Première Nation crie James Smith.

La Première Nation accueille le rassemblement annuel de la Fédération des nations autochtones souveraines. Des milliers de membres des Premières Nations doivent se rendre dans la communauté située au nord de Saskatoon pour participer à une cérémonie et montrer leur soutien à la communauté alors qu’elle tente de trouver une voie à suivre.

Onze personnes ont été tuées et 17 autres ont été blessées sur la Première Nation et dans le village voisin de Weldon au cours de la fin de semaine de la fête du Travail l’an dernier. Myles Sanderson, le tueur de 32 ans, est mort quelques jours plus tard alors qu’il se trouvait en détention.

«Chacun d’entre nous a perdu des membres de sa famille ce jour-là, le 4 septembre», a souligné le chef Robert Head, de la Première Nation Peter Chapman, qui est l’une des trois bandes qui composent la Nation crie de James Smith, lors de l’ouverture officielle de la cérémonie de guérison.

«Non seulement cela, mais tous les membres ici, toutes les familles ici qui s’étaient occupées de leurs proches ce jour-là (sont) toutes traumatisées, par le chaos et la dévastation de ce jour-là», a-t-il ajouté.

Le chef de la Première Nation crie James Smith, Wally Burns, a confirmé que la communauté continue de lutter.

Ce rassemblement de quatre jours verra les gens se tourner vers les guérisseurs et les anciens. Les gens peuvent se réunir en toute confidentialité et se sentir en sécurité à l’intérieur des loges traditionnelles, ainsi que prier à l’ancienne, disent les chefs.

La cérémonie d’ouverture a également été l’occasion pour la Première Nation de partager ses remerciements pour l’élan de soutien.

«Au cours de la dernière année, j’ai entendu parler de la résilience de nos Premières Nations dans notre communauté», a déclaré le chef Calvin Sanderson, de la bande de Chakastaypasin.

Il a souligné que sa communauté a traversé beaucoup de choses pour devenir résiliente, «revenir forte et entretenir cette flamme pour nos proches».

Les chefs ont placé des couvertures étoilées sur les épaules des personnes qui ont aidé dans les mois qui ont suivi la tuerie. Les chefs ont également remercié les personnes qui ont aidé à gérer la crise, y compris les bénévoles, les entreprises et les gouvernements.

Ils ont salué le travail des infirmières, autres travailleurs de la santé et policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui ont été déployés dans les premières heures après les meurtres.

La commissaire adjointe Rhonda Blackmore, commandante de la GRC de la Saskatchewan, a déclaré qu’il était difficile d’imaginer que cela faisait déjà presque un an.

«Mais des rassemblements comme celui-ci représentent l’avenir, afin que James Smith ne soit pas connue comme un lieu de tragédie, mais un lieu d’espoir, de guérison et de positivité pour le futur», a-t-elle souligné.

De nombreux participants portaient des chandails sur lesquels on pouvait lire «James Smith Cree Nation Strong».

Les chefs ont déclaré que le rassemblement était important pour rétablir un sentiment de normalité et de sécurité.

Certains membres de la famille des victimes étaient présents, mais les chefs ont noté que tout le monde n’était pas au même stade dans leur guérison.

«Ils souffrent seuls et ils essaient de tendre la main, a déclaré le chef Sanderson. Il leur faudra du temps pour s’adapter à cette tragédie.»

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