TORONTO — L’été, saison des barbecues, des sandales et des plages – et d’une élection partielle pour les résidants de deux circonscriptions provinciales ontariennes, jeudi.
Les électeurs seront invités aux urnes dans les comtés de Scarborough-Guildwood, à Toronto, et Kanata-Carleton, dans la région d’Ottawa.
Les électeurs de Scarborough en particulier pourraient être pardonnés d’avoir été un peu exclus de cette campagne. Avec les autres Torontois, ils viennent de voter, le mois dernier, lors d’une élection partielle à la mairie, huit mois seulement après les élections municipales générales. Et cela ne fait que 13 mois qu’ils sont allés voter aux dernières élections générales provinciales, en juin 2022.
Geneviève Tellier, professeure de sciences politiques à l’Université d’Ottawa, estime que la tenue de deux élections partielles en même temps constituera surtout un défi pour les libéraux, qui sont sans chef et dont les finances sont épuisées après être arrivés en troisième place lors des deux dernières élections générales.
Mais tous les partis auront du mal à «faire sortir le vote» en plein été, a souligné la politologue. «C’est le pire moment de l’année, fin juillet, pour des élections, a déclaré Mme Tellier. Le taux de participation était déjà faible lors des dernières élections générales.»
Le comté de Scarborough-Guildwood est vacant depuis la démission de la libérale Mitzie Hunter, qui a tenté sa chance à la mairie de Toronto. La circonscription de Kanata-Carleton est vacante depuis la démission surprise de la ministre progressiste-conservatrice Merrilee Fullerton, en mars.
Tous les candidats des trois principaux partis affirment que l’abordabilité est l’un des principaux problèmes dont ils entendent parler dans leur porte-à-porte. Les libéraux et les néo-démocrates affirment aussi que les soins de santé sont souvent mentionnés — surtout le manque de médecins de famille et les fermetures temporaires de salles d’urgence en région.
Kanata-Carleton
Karen McCrimmon, candidate libérale dans Kanata-Carleton, apporte sa notoriété et son expérience en tant qu’ancienne députée libérale fédérale de cette circonscription. À l’échelle provinciale, cependant, la région a longtemps été progressiste-conservatrice.
«L’avantage des conservateurs, c’est qu’ils savent où se trouvent leurs électeurs et pourront plus facilement faire ‘sortir le vote’, même en plein été», a-t-elle déclaré.
Le candidat progressiste-conservateur, Sean Webster, admet que faire campagne sous cette bannière lui donne un avantage. «Le premier ministre (Doug) Ford et le gouvernement sont très populaires», a soutenu M. Webster, qui a travaillé comme lobbyiste et responsable des relations gouvernementales.
Melissa Coenraad, la candidate néo-démocrate, a déclaré que les résidants ont l’impression que les précédents députés conservateurs n’ont pas été très disponibles pour leurs commettants. Et bien que Mme McCrimmon ait fait du bon travail en tant que députée fédérale, la politique provinciale est bien différente, dit-elle.
Les libéraux provinciaux «n’ont pas le statut de parti officiel, ils n’ont pas de chef en ce moment», a déclaré Mme Coenraad, technicienne de laboratoire médical et représentante syndicale.
À Toronto
Dans la très rouge Scarborough-Guildwood, les progressistes-conservateurs espèrent que leur «marque» les aidera à rafler la circonscription. Leur candidat, Gary Crawford, en est à son troisième mandat de conseiller municipal pour le quartier voisin de Scarborough-Southwest et est le président du comité sur le budget.
Thadsha Navaneethan, candidate du NPD, ne croit pas que ce «président du comité sur le budget» soit très connu des électeurs torontois, même si les conservateurs misent là-dessus.
L’ancien maire de Toronto John Tory, qui a démissionné à cause d’une liaison extraconjugale avec une subordonnée, a accordé son appui à M. Crawford. La candidate libérale Andrea Hazell, propriétaire d’une PME, qui tentera de conserver le siège pour son parti, a déclaré qu’elle n’était pas préoccupée par ce coup de pouce très médiatisé.
«Mon adversaire peut amener toutes les personnes qu’il veut dans notre circonscription. Pourquoi pensez-vous que ça se produit? Parce qu’ils ont peur.»
Chez les verts, Tara McMahon est candidate dans Scarborough-Guildwood et Steven Warren se présente dans Kanata-Carleton.
Une troisième élection partielle provinciale devra être déclenchée dans Kitchener-Centre au cours des prochains mois, après la démission de la députée néo-démocrate Laura Mae Lindo plus tôt ce mois-ci.