Divisions au sein des républicains: Donald Trump déclare la guerre à Mitch McConnell

WASHINGTON — Dans un geste qui marque plus clairement que jamais la profondeur de la division au sein du Parti républicain, l’ancien président Donald Trump a qualifié Mitch McConnell de «politicien vendu», mardi, quelques jours après que le républicain le plus haut placé du Sénat l’eut dénoncé et qualifié d’incitateur de l’attaque du Capitole américain.

«Le Parti républicain ne pourra plus jamais être respecté ou fort avec des « leaders » politiques comme le sénateur Mitch McConnell à sa tête», a déclaré Donald Trump dans un communiqué publié par son comité d’action politique.

Il a poursuivi en écrivant: «Mitch est un politicien vendu austère, maussade et sans sourire, et si les sénateurs républicains restent avec lui, ils ne gagneront plus.»

Un porte-parole de Mitch McConnell n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de la part de l’Associated Press.

L’attaque profondément personnelle fait suite au discours de Mitch McConnell ce week-end, dans lequel il mentionnait que Donald Trump était responsable de l’insurrection meurtrière au Capitole le 6 janvier. Mais Mitch McConnell a fait cette déclaration seulement après avoir rejoint d’autres républicains pour voter contre la condamnation de l’ancien président lors du procès en destitution au Sénat.

«Il ne fait aucun doute, aucun, que le président Trump est pratiquement et moralement responsable d’avoir provoqué les événements de cette journée», a affirmé le sénateur McConnell samedi, après que Donald Trump, le seul président à avoir été subi deux procès en destitution, eut été acquitté malgré un vote majoritaire de 57 pour sa destitution, contre 43.

 «Les personnes qui ont pris d’assaut ce bâtiment pensaient qu’elles agissaient selon les souhaits et les instructions de leur président.»

Mitch McConnell a dit qu’il avait voté pour acquitter Donald Trump parce que le Sénat n’avait pas les compétences pour juger  un ex-président — même s’il avait rejeté une demande des démocrates pour amorcer le procès alors que Donald Trump était encore en fonction. La Chambre des représentants a voté en faveur de la destitution de Donald Trump une semaine avant son départ.

Mitch McConnell était resté fidèle à Donald Trump pendant presque la totalité de ses quatre années au pouvoir, lorsque les deux hommes étaient les deux membres les plus puissants du Parti républicain. Mais, après que le président Trump eut passé des mois à affirmer sans fondement qu’une fraude électorale lui avait coûté les élections de novembre contre le démocrate Joe Biden, Mitch McConnell a déclaré que l’annulation du vote en raison des objections des perdants verrait la démocratie américaine entrer dans «une spirale de la mort».

Les responsables républicains dans des États clés, dont la Géorgie et l’Arizona, ont également déclaré que l’élection était juste. Les accusations de fraude électorale du camp Trump ont été rejetées par des juges à tous les niveaux de la justice, y compris ceux nommés par Donald Trump lui-même.

La déclaration de l’ancien président promet d’alimenter davantage la lutte interne au Parti républicain.

Certains, comme les sept sénateurs républicains qui ont voté pour condamner Donald Trump lors du deuxième procès en destitution, ont cherché à éloigner le parti de l’ancien président. Mais d’autres sont restés fidèles dans l’espoir de ne pas s’aliéner les partisans de Donald Trump lors des prochaines élections.

Dans sa déclaration, Donald Trump a critiqué Mitch McConnell pour ne pas en avoir fait davantage pour soutenir ses allégations non fondées de fraudes électorales. Il a également déclaré que le sénateur McConnell avait «supplié» son approbation dans l’État d’origine du sénateur, le Kentucky, alors qu’il se présentait à sa réélection l’année dernière — et a suggéré qu’il travaillerait pour vaincre Mitch McConnell et ses alliés républicains. Il a ajouté qu’il prévoyait de «soutenir les principaux rivaux qui épousent» les idées du mouvement «Make America Great».

«C’est un grand moment pour notre pays, a écrit Donald Trump. 

«Nous ne pouvons pas le laisser passer en utilisant des « leaders » de troisième ordre pour dicter notre avenir.»

– Par Will Weissert, The Associated Press