HALIFAX — Le ministre fédéral de l’Infrastructure exhorte la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick à se prévaloir d’une enveloppe d’environ 150 millions $ d’Ottawa pour protéger le lien terrestre entre les deux provinces contre les inondations liées aux changements climatiques.
Dominic LeBlanc indique qu’il a écrit aux gouvernements du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse pour leur rappeler qu’une enveloppe était disponible à Ottawa pour ce projet majeur d’infrastructure.Par contre, les provinces ont jusqu’au 19 juillet pour présenter une demande au Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, qui est sous la responsabilité d’Infrastructure Canada.
M. LeBlanc souligne qu’Ottawa peut payer jusqu’à la moitié de la facture, qui pourrait atteindre 301 millions $, afin de protéger l’isthme de Chignecto, une bande de terre qui relie la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, entre la baie de Fundy et le détroit de Northumberland.
Les premiers ministres Blaine Higgs, du Nouveau-Brunswick, et Tim Houston, de la Nouvelle-Écosse, affirment toutefois que les discussions sont toujours en cours sur le montant que chaque gouvernement devrait verser pour protéger cet isthme que les deux provinces se partagent.
M. Higgs a récemment déclaré au quotidien «New Brunswick Telegraph-Journal» qu’Ottawa devrait envisager de financer le projet de la même manière qu’il a financé le pont de la Confédération, qui relie sa province à l’Île-du-Prince-Édouard. M. Higgs faisait remarquer que ce mégaprojet avait été principalement financé par Ottawa.
Le ministre LeBlanc précise que ce pont représente un cas particulier parce que lors de l’adhésion de l’Île-du-Prince-Édouard à la fédération canadienne, Ottawa avait promis à l’île que le transport pourrait être assuré à longueur d’année.
Le ministre fédéral, dont la circonscription au Nouveau-Brunswick borde la frontière avec la Nouvelle-Écosse, note que même si les pourparlers avec les deux provinces sont «encourageants», la prochaine date limite pour présenter une demande est ferme.
«Le temps presse un peu dans la mesure où il y aura probablement beaucoup plus de projets soumis que le montant total de financement disponible», a déclaré le ministre.
«Je veux seulement m’assurer que nous ne ratons pas cette fenêtre, car c’est la fenêtre la plus logique pour trouver une occasion de partager les coûts avec le gouvernement fédéral.»
Le projet envisagé pour l’isthme de Chignecto vise à trouver un moyen de protéger la route transcanadienne, la voie ferrée du CN et les infrastructures de télécommunication contre les dommages potentiels causés par les tempêtes majeures et les inondations, jusqu’en 2100.
Les experts préviennent depuis des décennies que la combinaison de marées hautes et de puissantes tempêtes dans la baie de Fundy pourrait submerger les digues vieillissantes et inonder de grandes parties d’Amherst, en Nouvelle-Écosse, et de Sackville, au Nouveau-Brunswick. Le niveau de la mer à l’embouchure de la baie de Fundy s’est déjà élevé à un rythme d’environ 2,4 millimètres par année au cours du siècle dernier.
Selon une étude publiée en mars dernier, il en coûterait 200 millions $ pour augmenter la hauteur des 35 kilomètres de digues existantes, 189 millions $ pour construire une toute nouvelle digue, ou 301 millions $ pour élever les digues existantes et installer des rideaux de palplanches en acier à certains endroits.
M. LeBlanc a aussi déclaré que les gouvernements provinciaux pourraient approcher le CN pour lui demander de participer au partage des coûts.