QUÉBEC — La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, reconnaît que trois députés caquistes ont versé de l’argent à des centres anti-avortement, mais il s’agit d’une erreur de bonne foi, a-t-elle dit.
Interpellée par la députée libérale de Verdun, Isabelle Melançon, la ministre Charest a dû se lever deux fois en Chambre pour réitérer que la Coalition avenir Québec (CAQ) était «résolument pro-choix».
Mme Charest n’a pas nié qu’au moins un ministre et deux députés de la CAQ ont financé des centres anti-avortement, comme l’affirmait Mme Melançon, qui citait jeudi le magazine Urbania.
L’article en question souligne que la mouvance anti-avortement peut agir de manière insidieuse et se présenter sous la façade d’organismes venant en aide à des femmes enceintes.
«Toutefois, les faits sont ainsi: de l’argent public a été octroyé à des groupes anti-avortement. Au Québec, le droit à l’avortement est fondamental pour les femmes», s’est indignée Mme Melançon.
Elle a demandé au premier ministre François Legault de dénoncer la situation et de rassurer les femmes du Québec en confirmant que l’ensemble de la députation de la CAQ est pro-choix.
C’est la ministre Charest qui s’est levée pour répondre à la question.
«Hors de tout doute, notre gouvernement respecte en tous points le choix des femmes de disposer de leurs corps. (…) Nous sommes résolument pro-choix», a-t-elle assuré.
«Maintenant, bon, il y a eu des versements, des contributions de bonne foi qui sont allés à des organismes qu’ils pensaient venir en aide aux femmes. Ça ne se reproduira pas», a-t-elle ajouté.
«Il s’agit d’erreurs de bonne foi.»
Mme Melançon a alors suggéré à la ministre Charest, qui est également la ministre en charge des budgets discrétionnaires des députés, d’émettre rapidement une mise en garde.
Elle lui a demandé de fournir de l’information à l’ensemble des élus de l’Assemblée nationale afin de bien identifier les groupes anti-avortement qui se présentent sous un jour différent.
D’ailleurs, pourquoi ne pas mettre en place un mécanisme pour bloquer toute subvention à des groupes anti-avortement, a demandé la porte-parole libérale en matière de condition féminine.
Sans répondre à la question, Mme Charest a rappelé qu’un ministre libéral avait aussi par le passé subventionné des organismes anti-avortement. «Alors, je me garderais une petite gêne sur les leçons à donner», a-t-elle répliqué.