QUÉBEC — Le Québec était fin prêt à affronter la deuxième vague de COVID-19, a soutenu mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
À deux reprises, d’abord en point de presse, puis en Chambre, en réponse aux questions de l’opposition, le ministre a soutenu que le gouvernement s’était bien préparé au cours des derniers mois en prévision d’un éventuel deuxième épisode de pandémie, après l’accalmie de l’été.
Et cette deuxième vague est survenue et elle frappe très fort.
Le Québec, qui affiche, et de loin, la pire performance de toutes les provinces canadiennes, a rapporté entre lundi et mardi 1364 nouveaux cas de COVID-19, un record depuis le début de la pandémie, en mars.
Alors qu’il ne compte que 22 % de la population canadienne, le Québec abrite environ la moitié de tous les cas d’infections répertoriés à travers le pays. C’était le cas durant la première vague et cela se confirme durant la seconde.
Présentement, pas moins de 75 % de la population du Québec habite en zone rouge, donc en alerte maximale.
«Je pense que je suis content car nous étions prêts, parce qu’avec la gravité et la vitesse avec lesquelles la seconde vague a frappé, je suis content car nous étions prêts», a commenté le ministre, en anglais, en point de presse.
Questionné en Chambre, le ministre Dubé a répété cette affirmation à plusieurs reprises, par la suite.
La porte-parole en santé de l’opposition libérale, la députée Marie Montpetit, faisait valoir au contraire, qu’à ses yeux le gouvernement avait eu des mois pour se préparer, mais avait échoué sur toute la ligne, la situation ne cessant de se dégrader depuis septembre.
«La situation, elle est critique. Le nombre de cas continue à augmenter tous les jours. Il y a quatre fois plus d’hospitalisations qu’il y a un mois, il y a quatre fois plus de gens aux soins intensifs qu’il y a un mois. Le nombre de décès augmente tous les jours», a-t-elle énuméré.
«Le ministre a baissé les bras sur le transfert de personnel. Le dépistage est encore problématique, les délais sont encore à 10 jours dans plusieurs régions pour avoir des résultats. Le réseau de la santé est épuisé. Il n’y a toujours pas de plan de déploiement pour les tests de dépistage rapide», a ajouté la députée.
Le ministre Dubé a répliqué pour dire qu’au contraire «je pense que, non seulement on était prêts, mais je suis content qu’on se soit préparés, parce que, cette vague-là, que l’on va connaître dans les prochaines semaines, elle est très différente de la première».
Il a ensuite énuméré les actions entreprises par son gouvernement, comme le fait de placer un responsable à la tête de chacun des CHSLD, avant d’affirmer que c’était le gouvernement libéral précédent qui avait mis le Québec «dans le trouble».
Devant la multiplication des cas, le ministre Dubé a lancé un appel à la population, sommée de rester sagement à la maison dans les prochaines semaines, si on veut espérer avoir encore une chance de casser la deuxième vague de COVID-19.
Comme prévu, a-t-il dit, la transmission communautaire, qui se répand désormais partout au Québec, finit par avoir un impact sur le réseau de la santé, même si le virus frappe davantage des personnes jeunes et en bonne santé, contrairement à la première vague du printemps.
Le nombre d’hospitalisations est en hausse constante depuis un mois, accroissant la pression sur le réseau de la santé.
La deuxième vague «est différente de la première» dans ses manifestations, a-t-il commenté, rapportant que le Québec comptait actuellement 500 éclosions actives sur tout le territoire.
Au printemps, le foyer de la pandémie était surtout concentré dans la région de Montréal et dans les centres d’hébergement pour personnes âgées.
«Les gens doivent rester chez eux», éviter les contacts sociaux, pour espérer freiner la propagation du virus, a soutenu le ministre Dubé, qui s’est présenté seul devant les médias, contrairement à son habitude.
Le nombre d’hospitalisations grimpe, touchant 397 personnes. Mardi, on en comptait 36 de plus que la veille.
Le nombre de personnes infectées dépasse maintenant les 80 000 au Québec, pour un total de 81 014.
Le total des décès depuis le début de la pandémie en mars s’élève désormais à 5899.