É-U: les intempéries ont causé des dommages sans précédent

Les vagues d’orages violents qui ont déferlé sur les États-Unis au cours du premier semestre de cette année ont entraîné 34 milliards $ US en pertes assurées, un niveau de dommages financiers sans précédent en si peu de temps, selon le groupe Swiss Re, alors que le changement climatique contribue à la fréquence et à la gravité des phénomènes météorologiques violents. 

Les dommages causés par les tempêtes convectives aux États-Unis ― qui peuvent être accompagnées de grêle, d’éclairs, de fortes pluies et de vents violents ― représentent près de 70 % des 50 milliards $ US de dommages catastrophiques enregistrés dans le monde depuis le début de l’année, a précisé le réassureur mercredi. Ces chiffres globaux incluent les tremblements de terre en Turquie et en Syrie. 

Aux États-Unis, les tempêtes ont été si violentes que dix d’entre elles ont causé des dommages d’un milliard de dollars ou plus, soit près du double de la moyenne enregistrée au cours de la dernière décennie, selon Swiss Re. 

«Les effets du changement climatique sont déjà visibles dans certains risques tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations et les précipitations extrêmes, a dit Jérôme Jean Haegeli, économiste en chef du groupe Swiss Re, dans une déclaration préparée à l’avance.

«Outre l’impact du changement climatique, l’aménagement du territoire dans les zones côtières et fluviales les plus exposées, et l’expansion urbaine dans les zones sauvages, génèrent une combinaison difficilement réversible d’exposition à des valeurs élevées dans des environnements à haut risque.»

Le deuxième semestre a été marqué par une multitude d’événements météorologiques très médiatisés, notamment des vagues de chaleur aux États-Unis, dans le nord-ouest de la Chine et dans le sud de l’Europe, ainsi que des incendies de forêt dans les îles grecques, en Italie et en Algérie. 

Les dommages et les pertes d’assurance liés à ces événements sont encore en cours de comptabilisation, a indiqué Swiss Re. 

Les chiffres du premier semestre sont conformes à un rapport publié le mois dernier par un autre réassureur, Munich Re, qui indiquait que la série d’orages qui s’est abattue sur le Texas en juin était l’événement le plus coûteux aux États-Unis depuis le début de l’année. Les pertes globales dues à ces seuls orages sont estimées à environ 8,4 milliards $ US. 

«Les tempêtes dévastatrices, qui semblent désormais être la norme plutôt que l’exception, devraient continuer à gagner en intensité et en gravité», a prévenu Marcus Winter, le directeur général de Munich Reinsurance America pour l’Amérique du Nord. 

M. Winter a ajouté qu’il était «impératif» d’agir immédiatement pour préparer les communautés aux «risques physiques et financiers des futurs événements météorologiques liés au climat». 

Les réassureurs sont les assureurs du secteur de l’assurance et couvrent les pertes qui pourraient mettre à mal une entreprise individuelle. Munich Re et Swiss Re sont présents dans le monde entier, y compris aux États-Unis. 

La fréquence croissante des phénomènes météorologiques extrêmes a perturbé le secteur de l’assurance et certains assureurs se sont retirés des États les plus durement touchés, comme la Floride et la Californie. 

Le retrait des assureurs se produit malgré des années de hausse vertigineuse des primes pour les propriétaires de biens immobiliers dans les États durement touchés. 

State Farm et Allstate se sont ainsi retirés du marché californien de l’assurance habitation, expliquant que l’augmentation du risque d’incendie de forêt et la flambée des coûts de construction les empêchaient de souscrire de nouvelles polices dans l’État le plus peuplé des États-Unis.

Le mois dernier, Travelers a annoncé que les pertes dues aux catastrophes avaient doublé au cours de son dernier trimestre et la compagnie, considérée comme un indicateur du secteur de l’assurance en raison de sa taille, a indiqué qu’elle avait perdu de l’argent. 

L’AAA a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas «un très faible pourcentage» de ses polices d’assurance habitation et automobile dans la Floride frappée par les ouragans, rejoignant ainsi d’autres assureurs qui limitent leur exposition dans le «Sunshine State» malgré les efforts des législateurs pour calmer l’instabilité du marché de l’assurance.

L’AAA insiste sur le fait qu’elle ne se retire pas la Floride, mais que la saison dévastatrice des ouragans de l’année dernière a entraîné une hausse sans précédent des taux de réassurance, rendant plus coûteuses les activités dans cet État. 

Laisser un commentaire

Les commentaires sont modérés par l’équipe de L’actualité et approuvés seulement s’ils respectent les règles de la nétiquette en vigueur. Veuillez nous allouer du temps pour vérifier la validité de votre commentaire.