É.-U.: l’ex-réserviste canadien proche de néonazis de retour en cour en janvier

WASHINGTON — L’avocat du présumé néonazi Patrik Mathews sera de retour en cour le 12 janvier prochain, aux États-Unis, pour tenter de faire retirer certaines des accusations portées contre l’ancien réserviste de l’armée canadienne et lui permettre de subir un procès distinct de ses complices allégués.

Dans une série de requêtes déposées cette semaine devant la Cour de district du Maryland, Me Joseph Balter a exhorté le juge Theodore Chuang à écarter des éléments de preuve qui seraient selon lui préjudiciables pour son client et qui auraient été obtenus en violation de ses droits constitutionnels, avec des mandats de surveillance, entre autres.

Une autre requête cherche à faire supprimer des déclarations que l’accusé a lui-même livrées aux enquêteurs. La défense accuse ces derniers d’avoir porté atteinte au droit de Patrik Mathews à la protection contre l’auto-incrimination, à son droit constitutionnel à l’assistance d’un avocat et à ses droits Miranda.

Patrik Mathews, auparavant un sapeur de combat du 38e Groupe-brigade du Canada, avait été porté disparu à Beauséjour, au Manitoba, l’année dernière, après que des médias eurent rapporté qu’il faisait du recrutement pour un groupe suprémaciste blanc connu sous le nom de «The Base». Il a finalement été arrêté aux côtés de Brian Lemley Jr. et William Bilbrough dans le cadre d’une enquête de la police fédérale américaine (FBI). Le trio est en détention depuis janvier.

Ils ont tous les trois plaidé non coupables.

Les procureurs, les avocats de la défense ainsi que le juge Theodore Chuang se sont réunis par conférence téléphonique, vendredi, pour convenir d’un calendrier.

Les procureurs de l’État américain du Maryland affirment que les trois hommes étaient impliqués dans un complot élaboré visant à provoquer une guerre raciale aux États-Unis. Ils accusent notamment Patrik Mathews d’avoir prôné des meurtres, l’empoisonnement de réserves d’eau et le déraillement de trains en vue de déclencher une guerre civile au nom de la création d’un État ethnique blanc.

Il fait face à quatre chefs d’accusation, dont deux chefs pour possession d’une arme à feu sans détenir la citoyenneté américaine et deux chefs pour transport transfrontalier d’une arme à feu avec l’intention de commettre un crime. Son avocat, Me Joseph Balter, avance que l’infraction décrite par ces deux dernières accusations est essentiellement la même que dans les deux premières, ce qui signifierait que son client est accusé deux fois pour la même infraction.

Il demande aussi que l’ex-militaire soit jugé séparément des deux autres accusés afin d’éviter, entre autres, que le jury soit «incapable de compartimenter» des éléments de preuve qui ne le concernent pas.

La série de requêtes déposée cette semaine constitue le premier développement à être rendu public depuis des mois en lien avec cette affaire, qui, comme d’innombrables autres, a été compliquée et ralentie par la pandémie de COVID-19.

En janvier, quatre autres hommes liés à «The Base» avaient été arrêtés en Géorgie et au Wisconsin. Les autorités affirment que cette mouvance s’inscrit dans le cadre de la popularité grandissante du nationalisme blanc et d’idéologies extrémistes à travers les États-Unis, suivant un modèle similaire à celui d’Al-Qaïda, de Daech et d’autres violentes organisations qui misent sur internet et les médias sociaux pour mobiliser des individus ou des cellules indépendantes.