TORONTO – Alors que l’Assemblée législative de l’Ontario reprend ses travaux mardi, la première ministre Kathleen Wynne promet que son gouvernement mettra surtout l’accent sur l’emploi et l’économie. Mais les partis d’opposition soutiennent que les libéraux ont déjà tout faux en ces matières.
Mme Wynne indiquait la semaine dernière que le prochain budget de son gouvernement prévoirait des mesures pour favoriser la croissance économique dans toutes les régions de la province.
Ce budget devrait aussi annoncer une plus grande libéralisation du commerce du vin — alors que certaines épiceries peuvent déjà, depuis l’an dernier, vendre de la bière en emballages de six. Le gouvernement libéral devrait aussi préciser comment il entend éliminer en deux ans, comme promis, le déficit de 7,5 milliards $.
Les libéraux n’ont pas voulu par ailleurs confirmer que le budget serait déposé le 25 février, soit deux mois plus tôt que l’an dernier.
Les progressistes-conservateurs soutiennent que la hausse des tarifs d’électricité fait fuir les investisseurs. Ils estiment aussi que les libéraux vont freiner la croissance économique et faire disparaître des emplois avec deux programmes qui doivent entrer en vigueur en janvier prochain: le régime de pension provincial, qualifié par les conservateurs de «taxe sur la masse salariale», et le système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre (la «bourse du carbone», mise sur pied par le Québec et la Californie, qui intéresse aussi le Manitoba).
Les conservateurs, ragaillardis par leur victoire sans équivoque à l’élection complémentaire dans Whitby-Oshawa, jeudi dernier, veulent aussi revenir à la charge sur l’«affaire des courriels détruits». Des accusations criminelles ont été déposées pendant la relâche législative des Fêtes contre deux proches adjoints de l’ex-premier ministre libéral Dalton McGuinty dans cette affaire.
Les néo-démocrates ont bien l’intention, eux aussi, de talonner les libéraux sur ce dossier. Ils veulent également s’opposer à l’intention du gouvernement de vendre 60 pour cent de la société d’État Hydro One, craignant de nouvelles hausses des tarifs d’électricité.
Le gouvernement libéral a déjà vendu une part de 15 pour cent du géant du transport et de la distribution d’électricité, et il soutient que les tarifs, fixés par la Régie de l’énergie, n’augmenteront pas. Par cette privatisation d’Hydro One, les libéraux souhaitent financer en partie un vaste programme pour les infrastructures et les transports publics — 134 milliards $ sur 10 ans.