Élections Canada enquête sur des failles présumées dans des communautés autochtones

OTTAWA — Élections Canada a ouvert une enquête pour déterminer si certains électeurs de communautés autochtones auraient été privés de leur droit de vote à cause de failles dans l’organisation du dernier scrutin fédéral.

L’agence vérifie notamment si des électeurs de communautés autochtones de Kenora, dans le nord-ouest de l’Ontario, ont été les seuls à se voir refuser le droit de vote le jour du scrutin, ou s’il s’agissait d’un «problème plus général» au pays.

Il y a eu des signalements dans ces réserves d’informations inexactes concernant l’emplacement des bureaux de scrutin sur les cartons de l’électeur, et de bureaux qui ont ouvert plus tard que prévu dans certaines communautés autochtones. Trois communautés autochtones accessibles par avion à Kenora — Pikangikum, Poplar Hill et Cat Lake — n’avaient pas de bureaux de vote le jour du scrutin.

Élections Canada examine déjà ce qui n’a pas fonctionné à Kenora et a présenté des excuses à tout électeur qui n’aurait pas pu voter. Dans un communiqué, l’agence assure qu’elle examine les façons de voter offertes aux Autochtones à travers le pays et souhaite communiquer avec les communautés pour savoir si des erreurs ont été commises afin d’éviter qu’elles ne se reproduisent à l’avenir. 

Matthew McKenna, porte-parole d’Élections Canada, indique que dans le cadre de cet examen, l’agence veut savoir si ce qui s’est passé à Kenora est un événement isolé ou s’il est révélateur d’un problème plus général. 

Élections Canada, un organisme indépendant qui supervise les élections fédérales, y compris dans chacune des circonscriptions, prévoit également d’examiner des façons d’améliorer les relations avec les communautés autochtones, avant même les élections, pour établir un lien de confiance.

Le personnel électoral s’est donné beaucoup de mal pour s’assurer que les bulletins de vote parviennent à temps aux électeurs de certaines communautés autochtones éloignées, notamment en les transportant en traîneau à chiens au Nunavut. On a assisté aussi à une forte augmentation du nombre de bulletins de vote postal lors des élections de cette année, notamment dans les communautés éloignées. 

Les élections anticipées déclenchées par Justin Trudeau n’ont pas laissé aux fonctionnaires d’Élections Canada autant de temps que d’habitude pour se préparer. Par ailleurs, à cause de la COVID-19, de nombreux endroits utilisés naguère comme bureaux de scrutin n’étaient pas disponibles cette année.

Le Nouveau Parti démocratique a demandé une enquête officielle du commissaire aux élections, Yves Côté, sur ce qu’il a qualifié de «défaillances nombreuses et systémiques des fonctionnaires électoraux». La directrice nationale du parti, Anne McGrath, soutenait dans sa lettre que des bureaux de scrutin dans des communautés autochtones avaient ouvert plus tard que prévu et que certains n’avaient même pas ouvert. La plainte indiquait qu’à Kenora, les électeurs autochtones avaient été «considérablement privés de leur droit de vote».