OTTAWA — Le premier ministre Justin Trudeau accuse ses opposants de profiter de l’abandon du projet d’oléoduc Énergie Est par TransCanada pour «monter les diverses parties (du) pays les unes contre les autres».
Dans une publication Facebook, M. Trudeau s’en est pris à ceux qui jettent le blâme sur le gouvernement fédéral pour l’avortement de ce projet.
L’oléoduc Énergie Est aurait acheminé le pétrole brut des sables bitumineux de l’Alberta vers une raffinerie et un terminal d’exportation à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. TransCanada y a renoncé jeudi en évoquant les nouvelles exigences de l’évaluation environnementale de l’Office national de l’énergie.
Les premiers ministres albertain et néo-brunswickois ont manifesté leur mécontentement, tandis que les politiciens québécois, les groupes autochtones et les environnementalistes ont bien accueilli la nouvelle.
Les conservateurs ont attribué l’effondrement du projet à la politique «désastreuse» des libéraux en matière d’énergie.
Justin Trudeau rétorque que les «Canadiens méritent mieux qu’une discussion au cours de laquelle des dirigeants cherchent à monter en épingle des perceptions régionales».
«Nous n’allons pas très loin – nous ne sommes jamais allés très loin – en montant une région contre une autre, ou un groupe contre un autre. Nous réussissons lorsque nous travaillons ensemble, comme les Canadiens savent le faire. Et il faut absolument que chacun y mette un peu du sien», peut-on lire dans sa publication.
Le premier ministre a dépeint la stratégie de ses adversaires comme «malhonnête intellectuellement» et une «impasse politique».
M. Trudeau a poursuivi en rappelant que le Parti conservateur — l’ancien Parti réformiste, a-t-il souligné — avait eu recours à cette tactique à ses débuts.
«C’était mieux d’y renoncer», a-t-il ajouté.
Le premier ministre a aussi tenu à rappeler que son gouvernement a donné le feu vert à deux grands projets d’oléoducs actuellement en chantier et que la construction d’un troisième devrait s’amorcer sous peu.
Il a conclu son message en prévenant que laisser «couver des tensions régionales» avait paralysé «l’unité» au Canada entre les années 1960 à 1990.
«N’allons pas à reculons simplement parce que la colère nous envahit facilement lorsque nous recevons une mauvaise nouvelle», a-t-il martelé.
10 octobre 2017
Bravo aux citoyens
La compagnie Canadienne TransCanada a abandonné le projet d’oléoduc Énergie Est, qui devait transporter du pétrole des sables bitumineux de l’Ouest canadien jusqu’au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec. Les politiciens se donnent tous le crédit de ce revirement. Ils oublient les actions répétées et constant de la population des villes et villages du Québec qui ne voulaient pas de ces tuyaux sous leur terre.
Nos politiciens avaient fait beaucoup moins d’efforts pour empêcher la compagnie Enbridge d’inverser l’oléoduc 9B et d’y faire circuler le pétrole sale rempli de bétumen entre North Westover Ontario et Montréal. Pourtant les citoyens et les municipalités avaient aussi réagis et fait des manifestations contre.
Depuis le 30 novembre 2015 le pétrole de l’Alberta longe le fleuve St-Laurent et autres plans d’eau avec des équipements qui datent de 40 ans. Un déversement le long du trajet serait catastrophique et pratiquement irréparable.
Dans le même temps le gouvernement Libéral de Philippe Couillard qui se vante d’être plus vert que vert a inauguré le 25 septembre dernier l’usine de ciment McInnis à Port-Daniel en Gaspésie. Cette usine sera la plus polluante des cimenteries à cause de l’utilisation de la coke de pétrole qui produira plus de deux millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES).