MONTRÉAL — Alors que les décès d’aînés se multiplient, la Protectrice du citoyen a décidé de mener une enquête indépendante sur la crise de la COVID-19 qui sévit dans des CHLSD et résidences pour personnes âgées.
Marie Rinfret a annoncé mardi la tenue de cette investigation à l’égard du ministère de la Santé et des Services sociaux et de certains établissements du réseau public de la santé.
Depuis qu’elle est la Protectrice du citoyen du Québec, cette enquête est celle qui l’inquiète le plus, considérant ce qui a déjà été rapporté à son bureau, a-t-elle confié en entrevue.
Elle dit nourrir des craintes quant aux mesures prises pour assurer la sécurité et le bien-être des aînés alors que les CHSLD et d’autres résidences sont frappés de plein fouet par la COVID-19.
La multiplication des décès et des foyers de contagion mène à des constats alarmants quant à la capacité des milieux d’hébergement à faire face à la pandémie, souligne la Protectrice en lançant son enquête.
Elle dit lancer cette enquête en réaction au nombre de plaintes qui a augmenté de façon significative depuis le début de la crise à la mi-mars.
Son équipe est intervenue pour chacun des signalements effectués, mais la nature et le volume des plaintes «commandaient une intervention plus large».
«Les préjudices constatés sont extrêmement alarmants, dramatiques», ajoute-t-elle.
Elle donne en exemple des cas d’aînés déshydratés, alités trop longtemps, un manque de soins d’hygiène, une pénurie de personnel et des lieux vétustes.
Il a été rapporté que plusieurs aînés étaient dans une même chambre, parce que sans endroit pour héberger une personne infectée à la COVID-19 et pendant ce temps-là, les autres sont à risque, a-t-elle indiqué.
«Ça vient me chercher», a-t-elle soufflé en entrevue.
Son but est de faire la lumière sur la réponse du gouvernement et du réseau de la santé à cette crise dans les résidences pour aînés, en identifiant les mesures à mettre en place afin de mieux faire face à une situation pandémique future — ou à toute autre crise majeure similaire.
«La crise actuelle se déroule dans des milieux de vie collectifs déjà fragilisés et où se manifestent des problèmes connus et souvent dénoncés par le Protecteur du citoyen, souligne Mme Rinfret dans un communiqué. Parmi ceux-là: un manque criant de personnel, des conditions de travail difficiles en raison de cette pénurie, un fort taux de roulement des préposés aux bénéficiaires et un suivi insuffisant des milieux privés par le réseau public.»
La protectrice souhaite évaluer l’ensemble des résidences pour avoir un «portrait global». Elle se penchera sur les CHSLD publics et les privés conventionnés. Quant aux résidences entièrement privées, elle souhaite aussi enquêter, mais devra le faire dans les limites de ses pouvoirs, a-t-elle indiqué.
Le Protecteur du citoyen a pour mandat d’assurer le respect des droits des citoyens et citoyennes dans leurs relations avec les services publics, comme les ministères du gouvernement du Québec.
Un rapport d’étape devrait être déposé dès cet automne «pour rapidement passer à l’action», dit la Protectrice.
L’enquête complète devrait quant à elle être terminée à l’automne 2021.
j’ai écouté Mme Rinfret ce midi a Radio Canada…Avec tout ce qu’elle a dit elle donne l’impression que son rapport est au trois-quart terminé, on dirait qu’elle s’en va conforter son opinion qui semble dire qu’elle est plus compétente que la santé public au grand complet, plus efficace que le ministère de la santé, et encore plus que le gouvernement…elle va faire les recommandations pour améliorer la façon de soigner les personnes âgées et nous dire comment réagir lors d’une pandémie. Compétente la MME Rinfret. Ben hâte de voir les solutions qu’elle tient a nous donner dans son rapport.