QUÉBEC — La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ouvre sa propre enquête concernant l’enseignante hurlante à l’École des Grands-Vents.
Cette enseignante qui criait après ses élèves a été suspendue, alors que le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) annonçait la semaine dernière avoir remplacé la direction de l’établissement.
Une enquête administrative a été déclenchée, puis une autre est menée par le service de police municipal.
Lundi, la CDPDJ a indiqué par voie de communiqué avoir ouvert sa propre enquête sur «l’obligation de signalement du personnel et du centre de service scolaire».
La Commission affirme avoir été alertée par les médias de «situations d’abus verbal et physique d’une enseignante envers ses élèves».
«La CDPDJ a ouvert une enquête de sa propre initiative sur le possible défaut de signaler (…) du Centre de service scolaire des Mille-Îles qui aurait été mis au courant des événements», indique-t-on.
L’article 39 de la Loi sur la protection de la jeunesse prévoit que l’obligation de signalement à la DPJ incombe notamment à «tout employé d’un établissement, à tout enseignant».
Celui-ci doit faire un signalement lorsqu’il a un motif raisonnable de croire que la sécurité ou le développement d’un enfant est ou peut être considéré comme compromis.
La Commission a tenu à rappeler, lundi, que la protection des enfants est «l’affaire de tous et toutes au Québec».
Son enquête vise à vérifier si les faits allégués sont véridiques et si les droits des enfants ont été respectés. Elle a aussi pour but de s’assurer que des mesures soient prises afin qu’une telle situation ne se reproduise pas.
Il est précisé que l’enquête ne sera pas publique, bien que la CDPDJ pourrait choisir de rendre publiques certaines recommandations qui sont de nature «systémique».
La CDPDJ affirme dans le communiqué qu’elle ne fera pas d’autre commentaire au sujet de l’enquête «pour des fins de protection et de confidentialité, et afin de respecter le droit à la vie privée des enfants».
Rappelons que des enregistrements compromettants de l’enseignante — qui cumulait 25 années d’expérience — ont récemment été largement diffusés dans les médias, choquant l’ensemble de la classe politique.
On pouvait clairement entendre la dame crier et hurler en classe en invectivant ses élèves de première année.
En période de questions à l’Assemblée nationale, mardi dernier, la porte-parole libérale en matière d’éducation, Marwah Rizqy, a indiqué détenir des informations à savoir que «le centre de services scolaire, l’avocat ainsi que les ressources humaines savent minimalement depuis janvier pour les violences verbales et des voies de fait».