Éric Duhaime veut une base conservatrice au Québec «pour les générations futures»

SALABERRY-DE-VALLEYFIELD, Qc — Éric Duhaime soupçonne le premier ministre Justin Trudeau de préparer une élection à court terme avec le remaniement ministériel majeur de mercredi, mais il répète qu’il ne se lancera pas sur la scène fédérale.

Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) s’estime plutôt en mission pour jeter des bases conservatrices solides au Québec afin de propulser des conservateurs au pouvoir non seulement au Québec, mais aussi au Canada.

En entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi, M. Duhaime a dit croire que «quand bien même que Monsieur Trudeau bougerait les chaises autour de la table du conseil des ministres, c’est beaucoup son leadership présentement qui fait défaut. La déception, elle vient d’abord et avant tout de lui.»

Marketing politique.

Selon lui, «on est en train de se préparer une campagne électorale fédérale de toute évidence. Est-ce que ça va être à l’automne, est-ce que ça va être au printemps prochain? Ça va dépendre du NPD et des libéraux.»

Le chef conservateur a soutenu que, d’après lui, les ministres ayant obtenu de nouvelles responsabilités n’auront pas assez de temps pour faire leurs preuves. «Ça risque d’être plus symbolique, surtout si on s’en va en élection cet automne. Là, on comprend que c’est un jeu de marketing politique auquel on a assisté hier.» 

Toujours un horizon de 10 ans

Il répète toutefois qu’il n’a aucune intention d’aller tenter sa chance dans l’arène fédérale. «Quand j’ai annoncé mon intention de briguer la direction du Parti conservateur du Québec, le 22 novembre 2020, j’avais dit que je m’en allais là pour 10 ans. Ça fait juste deux ans et demi, presque trois ans. Il me reste encore un petit bout comme chef du Parti conservateur.» 

Mais cela ne signifie pas qu’il n’a pas d’intérêt pour la scène fédérale, au contraire. Les deux, selon lui, sont intimement liées. Il avance que «notre identité politique, au Québec, est davantage sur la scène provinciale que fédérale». 

«Si on veut vraiment aider les conservateurs (fédéraux), la première chose qu’on doit faire comme Québécois, comme francophones, c’est d’avoir une force conservatrice sur la scène provinciale, à l’Assemblée nationale. C’est là-dessus que je vais travailler», plaide-t-il.

«Pour la prochaine génération»

«Ce n’est pas pour la prochaine élection, quand je parle de ça. C’est pour la prochaine génération. Je pense qu’il faut voir à long terme pour bâtir un mouvement conservateur fort.» 

Il constate avec dépit que les conservateurs ont beau avoir une avance de dix points sur les libéraux à l’échelle canadienne, selon le dernier sondage Abacus publié mercredi, ils sont dix points derrière les libéraux au Québec. «Je pense qu’une des raisons pour ça, c’est qu’on n’a pas une entité politique provinciale suffisamment forte. Je pense qu’il y a quand même un lien entre les deux et je pense que si on veut aider les conservateurs sur la scène fédérale, la première chose qu’on peut faire en tant que Québécois, c’est de s’assurer d’avoir un parti conservateur du Québec très fort.»

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