Le député fédéral Erin Weir a toujours l’intention de se présenter pour le Nouveau Parti démocratique aux prochaines élections générales, même s’il vient d’être expulsé du caucus après qu’une enquête eut confirmé les allégations de harcèlement à son endroit.
Le chef du parti, Jagmeet Singh, s’est montré ferme. Il refuse que M. Weir porte les couleurs du NPD en 2019, mais le député de Regina-Lewvan réplique que c’est aux militants locaux de choisir leur candidat.
M. Weir dit avoir cogné à des milliers de portes de sa circonscription et bénéficier d’un «soutien écrasant».
Selon l’élu, la balle est dans le camp de M. Singh. M. Weir se demande si celui-ci osera ignorer les quelque 2000 membres du NPD dans Regina-Lewvan pour nommer son propre candidat.
Il a ajouté que s’il subissait un échec à l’occasion de l’investiture dans son comté, il respecterait le résultat et ne serait pas candidat. Toutefois, si M. Singh se contentait de nommer un candidat sans passer par un vote démocratique, alors M. Weir dit qu’il consultera sa base locale avant de décider de son avenir.
Le député soutient qu’un «nombre important» de ses collègues néo-démocrates souhaitent le voir revenir au caucus, mais ils ne peuvent pas l’exprimer publiquement, car ils sont soumis à la discipline du parti.
«Il y a beaucoup de membres du caucus qui veulent que je fasse partie du groupe. C’est M. Singh qui a dit qu’il ne voulait pas que je fasse partie de ce groupe», a-t-il déclaré jeudi, alors que les élus néo-démocrates participaient à la retraite du caucus à Surrey, en Colombie-Britannique.
M. Weir a été suspendu du caucus en février après que sa collègue néo-démocrate Christine Moore eut fait état de nombreuses plaintes de harcèlement contre lui provenant de membres du personnel.
Il avait été expulsé quelques mois plus tard à l’issue d’une enquête sur ces allégations. L’enquête menée par une avocate avait notamment conclu que le député n’avait «pas su lire les signaux non verbaux dans des situations sociales».
M. Weir a raconté avoir suivi une formation de sensibilisation pour mieux répondre à ces «signaux non verbaux». Il dit aussi avoir réfléchi à la manière d’avoir des débats politiques francs sans intimider ou embarrasser ses opposants.
En attendant, le député ne compte pas démissionner. Il s’est dit impatient de revenir la semaine prochaine à la Chambre des communes pour y défendre les intérêts de sa circonscription.
«Je suis actif au sein du NPD depuis mes 15 ans. Je ressens une profonde affinité avec le mouvement, a-t-il déclaré. Je n’ai jamais pensé que je me retrouverais dans cette situation. La navigation a été difficile, mais j’essaie de me concentrer sur la tâche à accomplir.»