MONTRÉAL — Vice Québec met la clé sous la porte.
Selon la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), la vingtaine d’employés de la branche québécoise du magazine en ligne Vice ont appris la nouvelle vendredi matin sans préavis.
Dans une déclaration transmise par courriel, la porte-parole de Vice, Britt Aharoni, a expliqué que la direction souhaitait ainsi «centraliser ses activités canadiennes à Toronto». En faisant cela, la direction dit vouloir éliminer le dédoublement des tâches.
Elle a aussi contesté qu’il existe un rapport entre la réoganisation de l’entreprise et des coupures de poste éventuelles à Toronto.
Le média s’engage à continuer de produire du contenu en français.
En entrevue avec La Presse canadienne, le vice-président de la FPJQ, Jean-Thomas Léveillé, a dit s’inquiéter du contexte actuel, dans lequel le nombre de médias d’information ne fait que diminuer en raison notamment de la crise des revenus publicitaires.
Le vice-président de la FPJQ se réjouit des récentes mesures fiscales annoncées par Ottawa pour venir en aide aux médias, mais il est d’avis qu’il est grand temps de s’attaquer «à la racine du problème».
«Il faudrait modifier les lois pour que les revenus publicitaires soient équitablement partagés et surtout pour que les médias qui produisent l’information puissent en tirer des profits et que ce ne soit pas les tiers qui diffusent le contenu, mais qui ne paient strictement rien pour le produire, qui encaissent les revenus publicitaires», a-t-il déclaré en faisant référence aux grands joueurs comme Facebook et Google.
En février dernier, Vice Media avait annoncé le licenciement de 10 pour cent de ses employés, soit 250 postes dans le monde.
Fondé en 1994 à Montréal en tant que magazine canadien, Vice est devenu une société de médias présente dans plus de 30 pays.
Vice Media avait créé Vice Québec en 2016.