Forums de discussion en éducation: les centres de services scolaires écartés

MONTRÉAL — Les Centres de services scolaires francophones et les Commissions scolaires anglophones affirment avoir été écartés du forum de discussion sur l’éducation par Québec, alors qu’ils sont dans les faits les employeurs.

Trois forums de discussion ont été institués par Québec, en parallèle de la négociation proprement dite du secteur public, dont un qui porte sur l’éducation, soit «l’équipe classe».

«Le gouvernement a fait le choix de mener la négociation en marge de la structure prévue. C’est pas comme ça que ça doit se passer. Ça doit se faire à la table de négociation», s’est exclamée en entrevue Caroline Dupré, présidente-directrice générale de la Fédération des centres de services scolaires du Québec.

Même son de cloche à l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec (QESBA), qui a réagi ainsi sur Twitter: «Comment est-ce que les forums, alternatives au processus normé de négociations selon la loi, peuvent fonctionner quand les employeurs, c’est-à-dire les centres de services scolaires et les commissions scolaires ont été écartés par le gouvernement?»

Pas de la négo, juste des discussions

Mme Dupré affirme avoir protesté en vain auprès du gouvernement du Québec pour que les Centres de services scolaires, les employeurs, soient invités à ces forums.

Pour justifier son refus de les inviter, Québec aurait affirmé que ces forums de discussion ne seraient pas de véritables tables de négociation, mais bien de simples lieux pour discuter.

«À la base, le gouvernement nous avait dit que ce n’était pas un endroit de négociation, que ça allait être un endroit de discussion et que nous, on allait être dans l’antichambre», a rapporté Mme Dupré.

Or, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a affirmé le contraire, en entrevue à Cogeco lundi matin, assurant que ces forums étaient bel et bien «des tables de négociation», «un lieu de négociation», «une table centrale ajoutée».

La Fédération des centres de services scolaires et l’Association des commissions scolaires francophones, en tant qu’associations d’employeurs dans l’éducation, ne comprennent pas leur exclusion.

Mme Dupré explique que la loi qui encadre le régime de négociation dans le secteur public précise que l’employeur, soit le comité patronal de négociation, doit participer à la négociation avec ses vis-à-vis syndicaux.

«C’est un peu comme si on jouait ensemble au hockey sur une patinoire: les représentants des employeurs et les représentants des employés. Donc on joue ensemble sur la patinoire et là, tout à coup, on décide que nous, les employeurs, on s’en va dans la chambre des joueurs, Et on va venir nous voir une fois de temps en temps, pour nous demander de commenter le match qu’on n’aura pas vu, puis nous demander de peut-être évoquer quelques stratégies pour que le match se passe bien», s’indigne Mme Dupré.

«Pathétique», dit la FSE-CSQ

La Fédération des syndicats de l’enseignement, affiliée à la CSQ, qui représente la majorité des enseignants, trouve la situation «pathétique».

«Même les Centres de services scolaires disent qu’ils ne sont pas d’accord (avec le forum) parce que ça ne passe pas par eux. C’est pas les méchants syndicats là», a commenté la présidente de la FSE, Josée Scalabrini.

«On comprend de moins en moins où s’en va le gouvernement avec ces tables-là», surtout depuis les déclarations contraires de la présidente du Conseil du trésor quant à leur portée.

Elle trouve louable l’idée de discuter ensemble de problèmes dans les réseaux de l’éducation, de la santé, mais «on avait le temps de le faire avant; là on est en négociation», insiste la dirigeante syndicale.

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