Fouille à nu optionnelle: des volontaires vont tester une nouvelle prison suisse

GENÈVE, Suisse — Accepteriez-vous de vivre comme un prisonnier pendant une journée ou deux — ou quatre?

Dans la ville suisse de Zurich, des centaines de personnes ont levé la main quand on a demandé des volontaires pour tester une nouvelle prison avant d’y admettre les premiers détenus.

Les détails de l’essai, qui se déroulera du 24 au 27 mars, sont encore à être peaufinés. Mais les responsables correctionnels de Zurich ont indiqué jeudi avoir reçu 832 applications pour un nombre encore indéterminé de places.

Les volontaires qui seront choisis doivent habiter la région et avoir au moins 18 ans. Ils peuvent s’attendre à une expérience digne d’une série de téléréalité quand ils passeront la porte de la «Gefaegnis Zurich West» (la prison de Zurich-Ouest).

La prison, qui est située à l’ouest de la gare ferroviaire principale de la ville, devrait accueillir 124 personnes placées en détention provisoire et 117 qui seront en attente de leur procès.

Leurs remplaçants temporaires n’auront rien à payer pour participer à l’expérience, mais ils ne seront pas non plus rémunérés. Ils auront droit au même traitement que celui qui attend les détenus, notamment en ce qui concerne le processus d’admission, la nourriture et les heures d’exercice.

Les volontaires devront laisser leur téléphone ou leurs autres appareils électroniques à la maison. Ils devront se soumettre à une vérification de leurs antécédents judiciaires et à des contrôles similaires à ceux en place aux aéroports. Les fouilles à nu seront toutefois entièrement optionnelles.

Les volontaires disposeront aussi d’un «mot de sécurité» qu’ils pourront utiliser s’ils changent d’idée ou si l’expérience devient trop intense pour eux.

L’essai du mois prochain permettra aux agents correctionnels de tester la capacité, les services et les opérations de la prison, en plus de réviser leurs communications et leur coopération avec d’autres responsables, comme les policiers et les procureurs.

Ils espèrent aussi que cela permettra de déboulonner certains mythes qui, selon eux, entourent le travail des employés de telles installations.

«On veut en profiter pour montrer tout le professionnalisme et toute l’expérience qui sont nécessaires pour travailler avec les détenus», a dit par courriel le patron de la prison de Zurich-Ouest, Marc Eiermann.