QUÉBEC — Le premier ministre François Legault a remis en question l’élection du chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, en pleine période de questions au Salon bleu mardi.
«Si demain matin il y avait une élection dans Camille-Laurin sans vol de dépliant du Parti québécois (PQ), est-ce que le député de Camille-Laurin serait le député qui est ici devant nous aujourd’hui?»
La candidate solidaire, Marie-Eve Rancourt, a été écartée de la course dans cette circonscription après avoir été filmée en train de voler un dépliant du PQ. M. St-Pierre Plamondon a remporté ce siège avec 2800 votes d’avance sur le candidat caquiste Richard Campeau.
François Legault a été piqué au vif par la question de Paul St-Pierre Plamondon: «Est-ce que le premier ministre peut reconnaître que l’élection de 2022, particulièrement à Québec et dans Chaudière-Appalaches, a été faite sur la base de fausses représentations?»
Le chef péquiste faisait référence au recul de la CAQ sur le troisième lien, une promesse que le parti a martelée lors du précédent scrutin.
Le député péquiste Pascal Bérubé s’est porté à la défense de son chef. «Le député de Camille-Laurin a été élu correctement, reconnu par ses électeurs. Il siège en cette Chambre en toute légitimité. On ne peut pas remettre ça en question», a-t-il lancé.
Le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, s’est lui aussi lancé dans la mêlée. «À partir du moment où le député de Camille-Laurin tient les propos qu’il tient en Chambre, il ne peut pas penser ne pas recevoir également des attaques. Qu’il démontre un peu de respect, notamment pour le premier ministre», a-t-il rétorqué.
«Une attaque personnelle d’une bassesse inouïe»
Sur Twitter, M. St-Pierre Plamondon a dénoncé «une attaque personnelle d’une bassesse inouïe» de la part du premier ministre.
«Cette tentative de me diminuer ne m’empêchera pas de faire mon travail», a-t-il écrit.
Les autres partis ont apporté leur soutien au chef péquiste.
«Les propos tenus par François Legault au Salon bleu à l’égard de la légitimité de l’élection du chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, sont indignes. Le premier ministre fait de la petite politique pour éviter de répondre aux questions», a écrit le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay.
«Le premier ministre est descendu bien bas cet après-midi en attaquant la légitimité de Paul St-Pierre Plamondon. C’est indigne de sa fonction. Au lieu d’attaquer tout le monde, qu’il rende des comptes», a pour sa part tweeté le chef parlementaire solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
Le troisième lien a donné lieu à des échanges corsés entre le gouvernement et les partis d’opposition lors de la période de questions.