Funérailles de Fernand Daoust: le siège social de la FTQ rebaptisé en son nom

MONTRÉAL — Des personnalités du monde syndical, mais aussi du milieu des affaires et de la politique ont rendu un dernier hommage, vendredi, au «grand Fernand», Fernand Daoust, ancien président et secrétaire général de la FTQ.

Ceux qui ont pris la parole ont souligné son amour du Québec, son dévouement pour la défense des travailleurs, mais aussi pour le fait français, particulièrement le droit de travailler en français.

L’actuel président de la FTQ, Daniel Boyer, a fait savoir que le siège social de la plus grande centrale syndicale du Québec portera désormais le nom d’«édifice Fernand Daoust», juste à côté de l’«édifice Louis Laberge», l’autre tour qui abrite le siège social du Fonds de solidarité de la FTQ.

Fernand Daoust et Louis Laberge ont formé un tandem pendant des années et occuperont désormais ensemble les 545 et 565 Crémazie Est, au pied de l’autoroute Métropolitaine, de chaque côté de la rue Lajeunesse. «Ce qui séparera Louis et Fernand, ce sera la jeunesse», a lancé Daniel Boyer comme un clin d’oeil.

En entrevue après la cérémonie, Henri Massé, ex-président de la FTQ, a souligné que c’est Fernand Daoust qui lui avait offert son premier emploi lorsqu’il était sorti de l’université.

M. Massé a surtout relevé le rôle de Fernand Daoust dans le fait que la FTQ a pu devenir plus autonome des grands syndicats américains et canadiens. «La plus belle réalisation de Fernand Daoust, c’est avec Louis Laberge: au début des années 1960, la FTQ était encore une succursale du Congrès du travail du Canada et de la grande centrale AFL&CIO aux États-Unis. Fernand avec Laberge ont décidé de faire une véritable centrale québécoise et ils l’ont faite.» Et elle a aujourd’hui plus de 600 000 membres.

L’homme d’affaires Pierre Karl Péladeau, dont les entreprises Vidéotron, TVA et le Journal de Québec ont des travailleurs syndiqués à l’un des syndicats de la FTQ, le SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique), a noté: «j’ai eu l’occasion de négocier avec Fernand Daoust dans ma vie professionnelle précédente».

Être présent aux funérailles de Fernand Daoust, «c’est incontournable et, aujourd’hui, ça a été salué durant ses funérailles: son engagement pour le syndicalisme, pour le Québec, pour la langue française» et pour la volonté d’autonomie et la redistribution de la richesse, a relevé M. Péladeau.

Gilles Duceppe, ex-chef du Bloc québécois, a également assisté à la cérémonie, tout comme l’ancien président du Fonds de solidarité FTQ et ex-ministre libéral Raymond Bachand, de même que les anciens présidents de la CSN Claudette Carbonneau et Gérald Larose ainsi que l’actuel, Jacques Létourneau.

L’ex-première ministre Pauline Marois, qui se trouvait à l’extérieur du pays, a tenu à faire lire un message pour souligner l’apport de M. Daoust à la défense du français et au développement économique du Québec, par la création du Fonds de solidarité de la FTQ. Il s’était «engagé sur ce front» de la défense du français au travail en constatant que «l’absence de français dans les manuels et guides d’instructions représentait un danger» pour la santé et la sécurité des travailleurs, a-t-elle souligné.