Il faudra réfléchir à la vaccination obligatoire, croit le ministre Duclos

MONTRÉAL — Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, croit que la vaccination obligatoire devra bientôt faire partie de la réflexion, voire d’une décision envisagée par les provinces.

«Je crois personnellement qu’on va en arriver là un jour», a lancé le ministre Duclos, au cours d’une rencontre avec la presse vendredi, aux côtés du ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités, Dominic Leblanc, et de représentants de l’Agence de santé publique du Canada.

Le ministre Duclos a dit s’exprimer ainsi à titre personnel. Il a rappelé que la décision revenait de toute façon aux provinces et aux territoires, et non au gouvernement fédéral.

N’empêche, selon lui, que les provinces devront bientôt commencer à réfléchir à la vaccination obligatoire contre la COVID-19 ou même à prendre la décision en ce sens — bien qu’on n’en soit pas encore rendu là, selon lui.

«On voit à quel point notre système de santé souffre; les travailleurs de la santé souffrent. On veut sortir de ça. Et la seule façon de se sortir de ça, c’est de procéder à la vaccination», a lancé le ministre fédéral de la Santé.

«Les tests rapides, les masques, la distanciation physique, les tests PCR; tout ça, c’est très bien. Ce sont des éléments de notre boîte à outils qui sont importants. Mais la façon de sortir de cette crise de façon définitive, c’est la vaccination», a plaidé le ministre Duclos.

Il n’a toutefois pas voulu blâmer les provinces ou une province en particulier pour les décisions prises à ce jour, soulignant qu’elles ont une grave crise à gérer, dans un contexte où les ressources humaines se font rares en santé.

Sur un autre plan, il a précisé que 200 soldats avaient été dépêchés pour accélérer la vaccination au Québec, soit à Montréal et à Laval. Et 100 autres pourraient s’ajouter.

Il a voulu réduire les attentes des provinces face aux ressources humaines supplémentaires venant du fédéral, ces ressources humaines en santé étant limitées au palier fédéral.

Les tests

Pour ce qui est de la distribution des tests rapides aux provinces, il a réitéré sa volonté d’en distribuer 140 millions durant le mois de janvier pour l’ensemble des provinces, dont 31 millions au Québec.

Il concède toutefois que l’approvisionnement peut être laborieux, puisque la demande soutenue est mondiale. «Il y aura toujours une rareté de ces tests», a-t-il prévenu. Il n’a pas donné de chiffres pour les mois de février et mars.

Il a défendu le gouvernement fédéral dans ce dossier de la distribution des tests rapides, affirmant que ce sont les provinces qui n’en avaient guère demandé avant le mois de décembre. Assurant ne pas vouloir blâmer les provinces, il a soutenu qu’il s’agissait là d’un simple «constat». «Ça a changé en décembre.»

«En janvier, on va livrer quatre fois plus que ce qu’on a livré en décembre», a-t-il relevé.